la motion de rejet écologiste rejetée à l’Assemblée

Des agriculteurs bloquent l'autoroute A35 près de Strasbourg, le 30 janvier 2024

Les députés ont commencé mercredi 15 mai à examiner le projet de loi agricole du gouvernement, rejetant largement une motion de rejet du groupe écologiste visant à écourter les débats. La motion a été rejetée en obtenant seulement 84 voix, tandis que 224 députés ont voté contre.

Réécrit pour répondre à la colère hivernale des agriculteurs, le texte du gouvernement entend répondre à la fois « des défis immenses » posées à ce secteur : la « défi démographique »alors que « d’ici dix ans, près de la moitié des chefs d’exploitation agricoles pourraient prendre leur retraite » ; et le défi de s’adapter à «les grands bouleversements du siècle»comme le  » changement climatique « LE « thèmes de biodiversité »LE « risques géopolitiques »a expliqué le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

La députée drômoise Marie Pochon a défendu la motion de son groupe, fustigeant « fissures » du gouvernement et une loi poursuivant « commencer à démanteler le droit de l’environnement plutôt qu’enclencher enfin la transition massive vers l’agriculture biologique, ce qui n’était même pas évoqué dans le projet de loi initial ».

La France insoumise, les socialistes et les communistes ont joint leurs voix à celles des écologistes. « En partenariat avec la direction de la FNSEA, seul syndicat qui milite pour la disparition de ses propres adhérents, vous avez fixé votre cap : celui de l’effondrement programmé de l’agriculture familiale au profit de l’agro-industrie »a fustigé Loïc Prud’homme (LFI).

« Une loi inepte »

Le président du groupe PCF André Chassaigne a dénoncé le soutien du gouvernement aux accords de libre-échange qui « condamner notre agriculture »tandis que le socialiste Dominique Potier critiquait une loi « inepte »ce qui ne répond pas à la question centrale de « atterrir »alors que « dans les dix prochaines années »UN « un tiers de la superficie agricole de notre pays va changer de mains ».

Tout en s’opposant à la motion, le RN s’est moqué d’un « un texte qui se distingue par son vide » : « rien dans ce projet de loi sur la concurrence déloyale, rien sur les surtranspositions (Droit français comparé au droit européen)rien sur le déclin agricole et surtout rien sur les prix rémunérateurs » pour les agriculteurs, a critiqué Grégoire de Fournas.

« Notre vote contre cette motion de rejet ne préjuge en rien de l’avis très négatif que nous portons sur ce projet de loi et qui, sauf miracle d’ici là, s’exprimera lors du vote final »a menacé le député.

Le LR Francis Dubois a vivement critiqué la vision « dogmatique » écologistes, espérant que la discussion contribuera à améliorer le projet de loi. L’examen du texte est prévu jusqu’au 22 mai.

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Le Monde avec l’AFP

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