La réalité virtuelle aussi efficace que les activités réelles contre la dépression

Il s’agit d’une nouvelle surprenante issue d’un essai mené auprès de patients souffrant de dépression majeure. Ceux qui ont utilisé un casque de réalité virtuelle proposant différentes activités se sont autant améliorés que ceux à qui on a proposé de sortir dans la vraie vie.

Les activités virtuelles lutteraient contre la dépression ainsi que leur réalisation dans la vraie vie ! Précisions de Géraldine Zamansky, journaliste à Santé Magazine sur France 5.

franceinfo : Un jeune chercheur américain vous a parlé de l’amélioration des patients déprimés grâce à la réalité virtuelle ?

Géraldine Zamansky : Absolument, ce sont des résultats prometteurs et très réels obtenus par les personnes souffrant de trouble dépressif majeur. En plaçant simplement un casque très sophistiqué devant leurs yeux. Enfin, je vous rassure, ils n’ont pas été livrés à eux-mêmes avec ce dispositif. Il s’agissait d’un véritable essai clinique mené à la Stanford Medical School en Californie, au cours duquel tous les patients suivaient des séances de thérapie hebdomadaires pendant trois semaines.

Selon le tirage, ils étaient, en même temps, soit incités à faire des activités dans la vie réelle, soit à utiliser le casque prêté pour l’étude. Sa technologie donne vraiment l’impression d’être en pleine forêt ou sur la plage. Avec la possibilité d’interagir avec cet environnement. L’une des options les plus choisies par les participants les transformait en chevaliers « Jedi », équipés d’un sabre laser…

Et jouer à « Star Wars » les a vraiment sortis de leur dépression ?

J’ai donc commencé par l’exemple le plus amusant, mais ils ont surtout visité de nombreux endroits, grâce à des vidéos 360° très réalistes, ou encore fait beaucoup de méditation. Résultat, avec une moyenne de 4 séances par semaine, leur état de santé s’est vraiment amélioré. Autant en groupe avec de vraies activités.

La coordinatrice de cette étude, le Dr Margot Paul, m’a expliqué en quoi cette solution convient aux personnes que la maladie les prive souvent de l’énergie nécessaire pour sortir de chez elles. Le casque semble briser le cercle vicieux de la dépression, en stimulant le cerveau qui se « réveille », grâce aux sensations de plaisir et de satisfaction ressenties.

Certains patients signalent une meilleure capacité de concentration. D’autres ont trouvé l’envie d’aller au bord de la mer, après la plage virtuelle.

Cela permettrait-il une sorte de rééducation cérébrale ?

Oui, et ces résultats sont salués par le professeur Christophe Lançon, psychiatre et chef de service à l’hôpital de La Conception, à Marseille. Son équipe utilise déjà ce type de dispositif avec des simulations destinées à lutter contre les addictions, par exemple en entraînant les patients à gérer des situations où ils risquent de rechuter. Un outil tellement efficace contre certaines phobies. Mais les meilleurs casques restent très chers. Espérons des solutions moins coûteuses et, qui sait, un futur remboursement par Medicare ?

L’étude