Accusé de faire preuve de mauvaise volonté au sujet des retraites agricoles, le gouvernement a pris une décision qui devrait mettre fin à la polémique. À partir de 1euh Janvier 2026, la pension versée aux anciens chefs d’exploitation sera en effet fixée selon le « vingt-cinq meilleures années » de leur carrière, selon le calendrier prévu. Alors que des doutes commençaient à naître sur la date d’entrée en vigueur de cette règle, le Premier ministre Gabriel Attal a promis que les délais seraient respectés. Cet engagement a été officialisé fin avril, soit deux semaines avant l’examen du projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire, agricole et le renouvellement des générations dans l’agriculture qui débute mardi 14 mai en séance publique à l’Assemblée nationale. .
L’arbitrage rendu par M. Attal fait suite à un conflit houleux qui, depuis plusieurs mois, opposait l’exécutif aux représentants de la paysannerie et aux parlementaires du parti Les Républicains (LR). Les tensions étaient telles que des responsables de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA) ont claqué la porte le 15 mars, lors d’un meeting à Matignon. L’organisation soupçonnait alors le pouvoir de vouloir retarder une réforme sur le calcul des retraites des agriculteurs.
A l’origine de la polémique, il y a des dispositions figurant dans un projet de loi promulgué en février 2023. Défendu par Julien Dive, député LR de l’Aisne, le texte vise à déterminer, dès le 1euh janvier 2026, la retraite de base des « salariés non agricoles » – les opérateurs, principalement – « sur la base des vingt-cinq années d’assurance les plus avantageuses »et non plus sur toute la carrière.
Même mécanisme que pour le secteur privé
La démarche poursuit plusieurs objectifs. Tout d’abord, elle entend combattre une injustice en appliquant à la profession le même dispositif qu’aux salariés du privé. Il s’agit également d’éliminer du calcul les années « maigres », dues à une mauvaise récolte ou à une baisse des prix des produits vendus – des aléas très fréquents dans ce secteur d’activité. Les partisans de la réforme souhaitent ainsi améliorer le montant des retraites allouées aux agriculteurs, nettement inférieur à la moyenne.
Adoptée à l’unanimité tant par l’Assemblée nationale que par le Sénat, la « loi Dive » prévoyait que le gouvernement remette, d’ici l’été 2023, un rapport sur les conditions de son entrée en vigueur, avec plusieurs scénarios fournis clé en main. Mais cette expertise, réalisée par l’Inspection générale des affaires sociales et par le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et du milieu rural, n’a finalement été communiquée qu’en janvier 2024. Des retards qui ont commencé à alimenter les tensions.
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