Le président de la République, le Premier ministre et le ministre concerné, Stanislas Guerini, ont annoncé une réforme de la fonction publique. Ce qui concerne la fonction publique suscite souvent l’intérêt de nos concitoyens, mais revêt aussi un caractère rébarbatif, compte tenu de la complexité technique et de l’opacité du sujet. Essayons de faire la lumière sur les enjeux !
Essentiellement, trois questions structurantes se posent :
– Faut-il modifier le régime juridique applicable aux agents publics (ce qu’on appelle le statut général) ?
– Faut-il revoir les modalités de leur rémunération ?
– Comment développer la gestion des ressources humaines dans les services publics, notamment pour les rendre plus attractifs et plus efficaces ?
Concernant le régime juridique des agents publics, l’évolution des points de vue est édifiante. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la gauche, notamment la CGT, était hostile à un statut qui semblait favoriser l’employeur. Elle préfère le contrat, soi-disant plus égalitaire.
C’est également sous le régime de Vichy, en 1941, que le premier statut de la fonction publique est mis en place. La situation s’inverse après la Libération : un nouveau statut est promulgué en 1946, dont la gauche devient la plus fervente partisane.
25% de la rémunération des agents
Mais, depuis, les exceptions permettant le recrutement de contractuels – qui ne tombent pas sous le statut – n’ont cessé de se multiplier, pour des raisons de flexibilité de gestion, mais aussi parce que de plus en plus de personnes, après leurs études secondaires ou supérieures, souhaitent participer au fonctionnement des services publics sans vouloir y faire carrière. Ainsi, sur les 5,7 millions d’agents publics travaillant pour l’État, les collectivités territoriales et les hôpitaux, environ un million sont aujourd’hui sous contrat. Cela reflète une fonction publique « duale », qui répond à une diversité de besoins.
Puis concernant les modalités de rémunération, Maurice Thorez (1900-1964), ministre communiste de la fonction publique en 1945, veille à ce que les primes de performance complètent les salaires des fonctionnaires. Depuis, plus d’un millier de systèmes de rémunération et de primes ont été créés, constituant un maquis impénétrable. Au total, ces primes et indemnités représentent en moyenne 25% de la rémunération des agents des trois services publics. Cette rémunération comprend principalement le salaire qui est fixé en fonction de l’organisme (ou du cadre d’emploi dans la fonction publique territoriale) auquel appartient chaque agent public.
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