La start-up française Mistral AI lève 600 millions d’euros

Mistral AI est justement un constructeur de modèles de traitement du langage similaires à ceux d'OpenAI, le créateur de ChatGPT (ici à Mulhouse, le 25 mars 2024).

Les chiffres sont impressionnants, voire inédits dans le monde des affaires français : créée il y a seulement un an, Mistral AI a annoncé, ce mardi 11 juin, une levée de fonds de 600 millions d’euros. La start-up française d’intelligence artificielle est ainsi valorisée 5,8 milliards d’euros. Elle a levé un milliard d’euros en trois tranches : 105 millions en juin 2023 alors qu’elle n’avait que quelques semaines, puis 385 millions en décembre, ce qui la valorisait à deux milliards. Ce montant a depuis triplé.

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Cet engouement des investisseurs reflète les espoirs placés dans l’intelligence artificielle (IA) générative depuis le lancement, fin 2022, de ChatGPT. Mistral AI est un fabricant de modèles de traitement du langage similaires à ceux d’OpenAI, le créateur de ChatGPT. Fondée par trois ingénieurs IA français de haut niveau – Arthur Mensch, Timothée Lacroix, Guillaume Lampe – ayant travaillé auparavant pour Google-Deepmind ou Meta (Facebook, Instagram…), Mistral AI veut créer « un champion européen à vocation mondiale de l’intelligence artificielle ».

« Ce nouveau cycle de financement nous place dans une position unique pour favoriser le développement d’une IA de pointe et la mettre entre toutes les mains, assure M. Mensch, dans un communiqué. Cet investissement garantit la stratégie d’indépendance de l’entreprise, qui reste entièrement sous le contrôle de ses fondateurs. »

Sept modèles de traitement du langage

La société affirme avoir décidé de lever à nouveau des fonds après avoir été contactée par des investisseurs. Ce tour de « série B » est dirigé par des fonds d’investissement américains (comme General Catalyst, Lightspeed ou Andreessen Horowitz), mais les Européens sont cette fois plus présents (Bertelsmann Investment, BpiFrance, Eurazeo, BNP Paribas), ainsi que les industriels (Cisco, IBM, Nvidia, Salesforce, etc.). Parmi les premiers investisseurs individuels figuraient également l’ancien secrétaire d’État Cédric O et Xavier Niel, fondateur de Free (actionnaire individuel de Monde).

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Mistral affirme avoir jusqu’à présent dépensé relativement peu de capitaux pour développer ses sept modèles de traitement du langage lancés jusqu’à présent : environ 20 à 30 millions d’euros, pour payer le calcul nécessaire à l’entraînement de ce logiciel, sur environ 1 000 puces. des graphismes de pointe (du type vendu par le leader américain Nvidia).

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L’argent récolté serait cependant utile pour disposer d’une plus grande capacité de calcul pour mener des recherches, ce qui permet également, selon l’entreprise, d’attirer des ingénieurs talentueux, très recherchés et soucieux de disposer de ressources garanties. Forte de 60 salariés, Mistral AI souhaite également développer son équipe commerciale, en France mais aussi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, où elle vient d’ouvrir un bureau sur la côte ouest.

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