La guerre en Ukraine, les intérêts économiques, la visite de Xi Jinping en France intéressent nos voisins. La presse allemande constate l’absence du chancelier allemand. La Pologne espère que le président français soutiendra fermement l’Ukraine face à son homologue chinois.
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Le président chinois est toujours en France ce mardi 7 mai 2024 et cette visite retient l’attention de nos voisins européens. Le Club des Correspondants fait une première escale en Allemagne où les médias s’interrogent sur l’absence d’Olaf Scholz lors de cette visite alors qu’il y aurait eu de nombreux sujets de discussion. Ils estiment également que l’approche du président français à l’égard de la Chine est plus ferme que celle de la chancelière allemande.
Deuxième étape en Pologne, où la visite du président chinois à Paris soulève de nombreuses interrogations, avec en tête de liste la guerre en Ukraine. La Pologne espère que lorsque viendra le temps de discuter du conflit, la France ne fera pas de concessions et n’oubliera pas les Ukrainiens.
Invoquant un voyage dans les pays baltes, le chancelier allemand Olaf Scholz a décliné l’invitation de l’Élysée à participer à cette rencontre avec le président chinois. LE Zeitung d’Allemagne du Sud souligne qu’en 2019, Angela Merkel était présente à Paris pour rencontrer Xi Jinping. Le Spiegel semble regretter cette absence. “Il y aurait eu de nombreux sujets de discussion, à commencer par la récente affaire des espions chinois”, note l’hebdomadaire, qui évoque aussi le moment intime auquel le président français a invité Xi Jinping au sommet du Tourmalet, où il passait ses vacances avec sa grand-mère. Réponse de la France à la Chine, alors qu’en 2023, Xi Jinping avait invité Emmanuel Macron à la cérémonie du thé dans l’ancienne résidence du gouverneur de son père.
Les médias allemands se demandent également si cette visite du président chinois ne risque pas de mettre à mal l’unité européenne. LE Spiegel rappelle qu’en 2019, la Chine apparaissait encore comme un havre de paix économique face aux politiques erratiques de Donald Trump. Mais depuis, la crise sanitaire, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la guerre commerciale avec l’Europe et les scandales d’espionnage se sont succédés. Là Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) souligne que Pékin n’aime rien d’autre que semer la discorde au sein de l’UE. D’où ces questions : « L’Europe parviendra-t-elle à faire preuve de cohésion malgré des conditions difficiles ? Ou va-t-elle se laisser diviser une fois de plus par la Chine ?
Alors que l’Allemagne se laisse trop facilement éblouir par la Chine, selon un éditorialiste, Emmanuel Macron reste favorable à une ligne économique ferme face à Pékin. Un sinologue interrogé par le FAZ estimer que “L’approche d’Olaf Scholz à l’égard de la Chine est pleine d’appréhension, alors que Macron est conscient du levier économique de l’Union européenne”. Le président français entend plaider la cause de l’Ukraine auprès de son invité, mais prévient dans le La Journée du Jour (TAZ) : « Il ne faut pas attendre beaucoup de concessions de la part de Xi Jinping ».
La Pologne espère qu’Emmanuel Macron soutiendra fermement l’Ukraine face à son homologue chinois. Le président français est même qualifié de « plus grand faucon de l’Union européenne » dans cette guerre. Mais quand vient le temps d’évoquer le conflit avec le président chinois Xi Jinping, le plus grand allié de Vladimir Poutine, les Polonais espèrent que la France tiendra bon.
On s’attend inévitablement à ce qu’Emmanuel Macron ait en tête le sort des Polonais lorsqu’il débat avec son invité chinois. Comme il l’a mentionné lors de son apparition à la télévision en mars 2024, « Il y va de la sécurité de l’Europe et des Français. Si la Russie gagne, la vie des Français changera et la crédibilité de l’Europe sera réduite à néant. Pensez-vous que les Polonais, les Lituaniens, les Estoniens, les Roumains, les Lettons, les Bulgares pourraient rester en paix une seconde ? » Si les discussions tournent également autour des questions économiques, la Pologne espère que la France ne fera pas de concessions et n’oubliera pas les Ukrainiens.
Pour Varsovie, la visite de Xi Jinping en Serbie et en Hongrie est d’autant plus importante qu’il s’agit de pays proches de la Pologne et que la présence chinoise y est de plus en plus importante. Mais ce qui inquiète les Polonais, c’est la date choisie par le président chinois pour se rendre en Serbie. Elle aura lieu à l’occasion des commémorations du 25e anniversaire du bombardement de l’ambassade de Chine par les avions de l’OTAN lors de la guerre du Kosovo. Une date symbolique qui montre à quel point la Chine est éloignée de l’Otan et qu’elle est néanmoins restée dans le camp russe. Une date qui ne symbolise pas vraiment le rapprochement de la Chine avec l’Union européenne dans le contexte de la guerre en Ukraine.
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