Pour lui, c’est le mois de mai de toutes les émotions, de tous les espoirs. A 27 ans, Rivaldo Pawawi joue son premier rôle au cinéma, dans la comédie de Jérémie Sein, L’esprit Coubertinqui sort en salles mercredi 8 mai. Aux côtés notamment d’Emmanuelle Bercot et Benjamin Voisin, le jeune Kanak incarne un nageur dilettante du Vanuatu, qui participe aux Jeux olympiques et croise une « équipe de France » en détresse.
« Les acteurs ne connaissaient ni le Vanuatu, ni la Nouvelle-Calédonie, ni les Kanaks. J’ai toujours profité de chaque occasion pour parler du « pays ». Comment faire vivre la culture kanak sans violence, telle est ma question. Je veux que ce soit accessible à tous »indique Rivaldo, que Le monde réunis à Paris le 3 mai.
Le jeune homme, arrivé en France en 2016 pour étudier l’anthropologie à Lyon, est rattrapé par l’actualité calédonienne dans « le pays » : manifestations bloc à bloc des camps indépendantistes et loyalistes au sujet de la réforme du corps électoral. le 13 avril à Nouméa, l’impasse dans les discussions politiques sur l’avenir du territoire, la crise économique, les craintes d’un retour à la violence quarante ans après le début des « événements », en 1984. Le projet de loi constitutionnelle sur le corps électoral sera sera soumis à la commission des lois de l’Assemblée nationale le mardi 7 mai.
” Je suis inquietadmet Rivaldo. J’ai peur de ne pas avoir ma maison demain. Tout ce qui était considéré comme inaliénable dans les accords politiques du passé semble affaibli. » Le jeune homme est originaire de l’île de Lifou. Il a été élevé dans une famille protestante de la tribu Wedrumel, qui a impliqué plusieurs de ses membres dans l’Union calédonienne et le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Un oncle est décédé au début des « événements ». Un autre est parti en Libye avec une poignée de militants. “Hommes forts. C’est une base. »
« Les petits deviendront grands »
Mais regrette le jeune acteur, “mon père était dans la violence”. Au cours de ses années d’université, Rivaldo vivait avec son grand-père, Léopold Hnacipan, professeur et écrivain français. « Il m’a apporté compréhension du monde, douceur, discrétion. Chez moi, comme dans la Bible, on dit qu’il faut toujours être le plus petit. Les petits deviendront grands. »
Ce 5 mai, en Nouvelle-Calédonie, les Kanaks ont commémoré leurs dix-neuf morts tombés avec deux militaires lors de l’assaut de la grotte d’Ouvéa en 1988. A Montpellier, où réside Rivaldo Pawawi parmi deux cents étudiants kanak, l’association La case calédonienne a voulu se défaire éclairer la mémoire en organisant un débat autour Notre guerrele documentaire d’Emmanuel Desbouiges et Dorothée Tromparent sur les enfants des « événements ».
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Pour lui, c’est le mois de mai de toutes les émotions, de tous les espoirs. A 27 ans, Rivaldo Pawawi joue son premier rôle au cinéma, dans la comédie de Jérémie Sein, L’esprit Coubertinqui sort en salles mercredi 8 mai. Aux côtés notamment d’Emmanuelle Bercot et Benjamin Voisin, le jeune Kanak incarne un nageur dilettante du Vanuatu, qui participe aux Jeux olympiques et croise une « équipe de France » en détresse.
« Les acteurs ne connaissaient ni le Vanuatu, ni la Nouvelle-Calédonie, ni les Kanaks. J’ai toujours profité de chaque occasion pour parler du « pays ». Comment faire vivre la culture kanak sans violence, telle est ma question. Je veux que ce soit accessible à tous »indique Rivaldo, que Le monde réunis à Paris le 3 mai.
Le jeune homme, arrivé en France en 2016 pour étudier l’anthropologie à Lyon, est rattrapé par l’actualité calédonienne dans « le pays » : manifestations bloc à bloc des camps indépendantistes et loyalistes au sujet de la réforme du corps électoral. le 13 avril à Nouméa, l’impasse dans les discussions politiques sur l’avenir du territoire, la crise économique, les craintes d’un retour à la violence quarante ans après le début des « événements », en 1984. Le projet de loi constitutionnelle sur le corps électoral sera sera soumis à la commission des lois de l’Assemblée nationale le mardi 7 mai.
” Je suis inquietadmet Rivaldo. J’ai peur de ne pas avoir ma maison demain. Tout ce qui était considéré comme inaliénable dans les accords politiques du passé semble affaibli. » Le jeune homme est originaire de l’île de Lifou. Il a été élevé dans une famille protestante de la tribu Wedrumel, qui a impliqué plusieurs de ses membres dans l’Union calédonienne et le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Un oncle est décédé au début des « événements ». Un autre est parti en Libye avec une poignée de militants. “Hommes forts. C’est une base. »
« Les petits deviendront grands »
Mais regrette le jeune acteur, “mon père était dans la violence”. Au cours de ses années d’université, Rivaldo vivait avec son grand-père, Léopold Hnacipan, professeur et écrivain français. « Il m’a apporté compréhension du monde, douceur, discrétion. Chez moi, comme dans la Bible, on dit qu’il faut toujours être le plus petit. Les petits deviendront grands. »
Ce 5 mai, en Nouvelle-Calédonie, les Kanaks ont commémoré leurs dix-neuf morts tombés avec deux militaires lors de l’assaut de la grotte d’Ouvéa en 1988. A Montpellier, où réside Rivaldo Pawawi parmi deux cents étudiants kanak, l’association La case calédonienne a voulu se défaire éclairer la mémoire en organisant un débat autour Notre guerrele documentaire d’Emmanuel Desbouiges et Dorothée Tromparent sur les enfants des « événements ».
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