Les grandes manœuvres commencent pour l’Alsace : quelle sera sa place, demain, dans la région Grand-Est ? Dans un contexte porteur de revendications régionales, c’est tout l’enjeu des discussions qui ont débuté mardi 14 mai entre le président de la Communauté européenne d’Alsace, Frédéric Bierry (Les Républicains, LR), et le président de la région. , Franck Leroy (divers droite), à l’invitation de la préfète de région, Josiane Chevalier.
Mais cette négociation, qui se déroule dans un climat tendu, pourrait aboutir. Après ce premier entretien consacré à la méthode de travail, MM. Bierry et Leroy doivent se retrouver la semaine prochaine, face à face. Ils entreront dans le vif du sujet. Et, à ce stade, leurs positions semblent inconciliables.
L’Alsacien souhaite quitter le Grand-Est afin de retrouver l’autonomie perdue en 2016, lors de la création d’une nouvelle région avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Il prétend “mandat” reçus lors d’une consultation organisée début 2022 : 92 % des quelque 154 000 bulletins validés (12 % de l’électorat alsacien), des électeurs demandaient un retour dans une région autonome. Deux nouvelles entités, l’Alsace d’un côté et Champagne-Ardenne et Lorraine de l’autre, seraient créées, qui pourraient coopérer sur certains sujets, imagine M. Bierry..
« Une distribution plus efficace »
Le départ d’Alsace, “c’est exclu”confie M. Leroy à Mondemercredi 15 mai. Quitte à arrêter la négociation ? “Le risque existe depuis le début”, se souvient-il. Pour lui, le débat a été tranché par la loi d’août 2019, qui a créé la Collectivité européenne d’Alsace, en fusionnant le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, « dans la région Grand-Est ».
M. Leroy est prêt à « trouver une répartition plus efficace des compétences » entre la région et l’Alsace, “En supposant que nous en trouvions un”, nuance-t-il. Car, déclarait-il le 13 mai, “personne n’a manifesté” que la région était en faillite. Or, pour M. Bierry, discuter d’un transfert de missions ne peut être que” une étape “ vers la sortie. « Si je reçois un refusil prévient, cela mettra fin à nos échanges. »
Dans cette négociation, M. Leroy dispose d’un allié de poids : Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat, qui a demandé aux deux hommes de s’entendre lors de sa venue à Strasbourg le 26 avril, ne souhaite pas que l’Alsace parte. « Il faut rouvrir la question des transferts de compétences, mais pas faire un grand jeu institutionnel »dit-il en évoquant le sport, l’artisanat ou le commerce.
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