« V“Viens avec”, nous exhorte Nathan Hill au début de Bien-êtreson deuxième roman, sans toutefois préciser qui il nous ordonne de suivre… Est-ce Jack Baker, l’apprenti photographe qui, amoureux de sa voisine d’en face, lui écrit des cartes postales romantiques sans jamais oser les envoyer ?
Ou plutôt Elizabeth Augustine, la jeune femme en question ? Celle qui est venue à Chicago « avec l’intention de se fondre, de s’abandonner même dans la bohème trépidante de la ville », dans l’espoir de « boire avec des poètes et coucher avec des artistes (ou vice versa, peu importe) »…
En fin de compte, nous suivons les deux alors que Jack et Elizabeth se marient. Toute la question de Bien-être Il s’agira donc de montrer comment se réalise le croisement de ces deux êtres singuliers – l’un issu d’un milieu modeste et rural, l’autre à la tête d’une ancienne fortune ; l’un profondément artistique, l’autre dirigeant une entreprise dédiée au « bien-être » – raconte quelque chose de l’Amérique contemporaine.
Une fluidité admirable
Sept ans après le très remarqué Fantômes du vieux pays (2017), Nathan Hill (né dans l’Iowa en 1975) affirme de belle façon son talent. Il sait divertir, avec son humour cinglant, son regard scalpel sur les difficultés du couple et l’obsession consternante de l’époque pour un « bien-être » individualisé et totalement artificiel…
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Avec une admirable fluidité, le texte va et vient entre le passé moins (…) Lire la suite