Promise pour février dernier, une ligne téléphonique 24/7 a été lancée jeudi pour signaler les obstacles à la circulation ou au stationnement à Montréal. Jusqu’à présent, lorsqu’un blocage de la mobilité était observé dans la métropole, les citoyens devaient contacter la police au 911 afin d’obtenir une intervention.
Ce ne sera plus le cas puisque les Montréalais pourront appeler directement l’Agence de la mobilité durable, qui s’occupe de la gestion du stationnement dans la métropole depuis 2020.
Ainsi, le numéro 514 868-3737 peut être composé à toute heure du jour ou de la nuit, et ce, tous les jours de la semaine. Ils pourront notamment signaler les véhicules garés sur les pistes cyclables ou les voies réservées.
Selon le directeur général de l’Agence, la ligne devrait permettre des interventions plus rapides contre les contrevenants.
« Nous allons regrouper sous un même toit tous les services liés au stationnement, de la prise d’appel à la répartition de la demande, en passant par l’intervention sur le terrain », précise Laurent Chevrot.
Les citoyens peuvent également s’adresser à l’Agence pour toute question concernant le stationnement payant et les horodateurs.
Promis pour février dernier, le lancement du centre d’appels a connu quelques retards en raison d’embauches plus importantes que prévu et d’un changement de système téléphonique pour traiter un volume d’appels élevé.
En effet, plus de 100 000 appels concernant le stationnement sont reçus chaque année par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Vingt-sept agents seront donc disponibles pour traiter les plaintes d’obstruction des Montréalais au téléphone.
Les embauches ont également augmenté du côté des agents de terrain puisque 80 d’entre eux ont été recrutés en 2022, pour un total d’environ 250 agents de stationnement prêts à intervenir.
Pistes cyclables en ligne de mire
Selon M. Chevrot, le nombre de personnes qui stationnent illégalement sur les pistes cyclables ou les voies réservées n’a pas forcément bondi ces dernières années.
« Mais la tolérance vis-à-vis de ces obstacles est moindre, ce qui est normal car cela pose de vrais problèmes de sécurité et de mobilité », a-t-il expliqué.
Ainsi, le nombre de constats d’infraction émis a tout de même augmenté cette année.
Au 30 avril 2023, 742 constats d’infraction ont été émis concernant une obstruction sur une piste cyclable. 459 amendes ont été établies au cours de la même période l’an dernier.
Quatre agents de stationnement seront également affectés à la surveillance exclusive des pistes cyclables de Montréal tout au long de l’été.
Quant au montant des amendes, il demeure l’apanage de la Ville ou des arrondissements.
Le Plateau-Mont-Royal est notamment passé à la vitesse supérieure, début mai, pour le stationnement en bande cyclable. L’amende sera presque trois fois plus élevée à partir de juin, passant de 100 $ à 271 $.
Aux yeux de l’opposition officielle, « l’idée peut sembler bonne sur le papier, mais en réalité, c’est une fausse solution ».
« L’Agence de la mobilité durable n’a pas pour directive de traiter ces appels en priorité », a réagi Alba Zuniga Ramos, porte-parole de l’opposition en matière de transports actifs. « Sans oublier que l’agent de stationnement doit prendre l’automobiliste sur le fait pour pouvoir délivrer un constat d’infraction. »
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