La sentence a été rendue ce lundi 9 septembre 2024 : l’ancien magnat de la mode Peter Nygard a été condamné à 11 ans de prison après avoir été reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement quatre femmes en novembre 2023.
“Peter Nygard est un prédateur sexuel”a déclaré le juge de la Cour supérieure canadienne Robert Goldstein, cité par leAgence France-Presse (AFP). « Il est aussi un exemple de réussite canadienne qui a très mal tourné. »il a noté, ajoutant qu’il a « a utilisé sa richesse et son pouvoir pour commettre quatre agressions sexuelles ».
« Violence », « dégradation » et « manipulation »
Le procureur demandait au moins quinze ans de prison pour l’ancien homme d’affaires finno-canadien de 83 ans, incarcéré depuis son arrestation en 2020. La défense demandait une peine de six ans, invoquant son âge avancé et son état de santé défaillant.
Dans son verdict, le juge a souligné l’intensité de « la violence, les dommages et la durée de ses agressions sexuelles » mais aussi « manipulations utilisées pour amener les victimes à (son) appartement privé »Il a également noté que Peter Nygard, qui était présent dans la pièce et portait un sweat à capuche noir et une visière blanche, n’avait pas modéré son comportement au fil des ans.
Reportée à plusieurs reprises, sa sentence survient près d’un an après qu’il ait été reconnu coupable d’avoir profité de son statut de dirigeant d’un des plus importants fabricants de vêtements pour femmes au Canada pour agresser sexuellement plusieurs femmes et une adolescente de 16 ans entre 1988 et 2005.
Il avait plaidé non coupable
Ami des stars d’Hollywood, voyageant dans un jet privé orné de son nom en lettres capitales, et amateur de fêtes fastueuses organisées dans ses immenses résidences des Bahamas et de Los Angeles, il avait plaidé non coupable à l’ouverture de son procès.
Depuis plusieurs semaines, ses victimes disent avoir été “pris au piège” par Peter Nygard, se retrouvant dans une chambre avec un lit, un bar et une porte, sans poignée, fermée par un code.
Le procès devant la Cour supérieure de l’Ontario est le premier d’une série visant Nygard pour des crimes sexuels commis contre de nombreuses femmes au Canada et aux États-Unis depuis plusieurs décennies. L’affaire rappelle celle de Jeffrey Epstein, le financier américain qui s’est suicidé en 2019 en détention après avoir été accusé d’entretenir un réseau de prostitution composé en grande partie de mineures.