FIGAROVOX/CHRONIQUE – Après la mobilisation des étudiants pro-palestiniens devant Sciences Po, notre chroniqueur s’inquiète de la haine du juif qui prospère en France, sous couvert de critique d’Israël.
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il vient de publier Journal de guerre. C’est l’Occident qu’on assassine (Fayard).
Les Juifs français ont peur. Ils ont deux fois raison. Ils sont juifs et français. Certains pensent que nous sommes en 1940. Au bord du précipice. Ils ont tort. Il est vrai que la situation leur donne quelques arguments sur la similitude : la haine purulente, les mensonges pestilentiels et la collaboration complice d’une partie de la population.
Commençons par la haine. Il est partout, des bords du Potomac aux bords de Seine. Et de Sciences Po aux universités américaines. Moins de monde ici que là-bas, mais exactement la même farine de haine. Les mêmes slogans qui proposent aux Israéliens de revenir en Pologne et en Palestine, enfin libérée de ses « intrus », pour s’étendre de la mer au Jourdain. D’autres slogans sont encore moins tendres envers les Juifs ou les Blancs. Ce qui représente quand même une grande libération de la parole. Cela ne s’embarrasse pas de précautions hypocrites sur les souffrances juives d’hier ou d’aujourd’hui, comme nous l’avons vu avec le grand pogrom d’octobre, et alors que le Hamas continue d’agir.
La composition des propagateurs de haine étudiants est issue de la même mauvaise graine…