L’Arménie a restitué vendredi 24 mai à l’Azerbaïdjan quatre villages frontaliers qu’elle avait capturés dans les années 1990, ont déclaré les services de sécurité arméniens et un responsable du gouvernement azerbaïdjanais. Une nouvelle étape vers la normalisation des relations bilatérales après des décennies de conflits territoriaux.
Gardes-frontières arméniens “a commencé à tenir officiellement” la nouvelle ligne de démarcation ratifiée par les deux pays à la mi-mai, ont affirmé les services arméniens.
Le vice-Premier ministre azerbaïdjanais Shahin Mustafayev a confirmé que les quatre villages de la région de Gazakh (Tavouch, en arménien) : Baganis, Ashaghy (Voskepar, en arménien), Kheyrimli (Kirants, en arménien) et Ghizilhajili (Berkaber, en arménien) étaient revenus. «sous le contrôle des gardes-frontières de la République d’Azerbaïdjan».
Les deux voisins caucasiens se sont affrontés à plusieurs reprises pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh. La première guerre, dans les années 1990, a été gagnée par l’Arménie, faisant plus de 30 000 morts.
L’Azerbaïdjan a ensuite repris le contrôle d’une partie de la région à l’automne 2020, avant de s’en emparer dans sa totalité après une offensive éclair en septembre 2023, chassant plus de 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh.
La mise en œuvre de l’accord de mai, qui couvre une section frontalière longue de 12,70 kilomètres, marque une étape importante vers un accord de paix global que Bakou et Erevan tentent désormais de parvenir.
Elle a néanmoins suscité de vives protestations en Arménie. Des milliers de personnes ont manifesté le 9 mai à Erevan pour exiger la démission du Premier ministre arménien Nikol Pachinian.
Cette manifestation était l’aboutissement de plusieurs semaines de manifestations et de barrages routiers dans la région frontalière concernée, suivies d’une grande marche de quelque 160 kilomètres vers Erevan, menée par l’archevêque charismatique de cette région, Bagrat Galstanian. Plus de 150 manifestants ont été brièvement arrêtés.
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Mais depuis, le mouvement semble s’essouffler. Si cela devait se confirmer, M. Pashinian, ancien journaliste qui dirige l’Arménie depuis 2018, pourra se targuer d’une grande résilience. Il avait déjà survécu aux appels à la démission après les défaites arméniennes de 2020 et 2023.
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