Pour la première fois, les députés élus il y a près de trois mois siégeront dans leur groupe et à leurs places respectives, mardi 1euh octobre, à l’occasion de la déclaration de politique générale de Michel Barnier. L’image laissera sûrement une impression. Le camp macroniste, dominant depuis les élections de 2017 – avec 360 députés à l’époque – se retrouve désormais très à l’étroit dans les allées de l’hémicycle, avec 165 élus nichés entre le bloc de gauche et celui d’extrême. DROITE. Pour le reste, la première session ordinaire de la nouvelle législature s’annonce particulièrement insaisissable.
Michel Barnier n’a pas encore dévoilé son programme législatif mais sa marge de manœuvre est limitée au sein d’une Assemblée nationale où son gouvernement ne dispose théoriquement que du soutien d’un tiers des députés. Une raison suffisante pour que Matignon annonce lundi 30 septembre que Michel Barnier ne se soumettra pas à un vote de confiance de la représentation nationale.
Un autre fait assombrit son avenir : le vote des lois de finances d’ici le 31 décembre. Le chiffre imposé du débat budgétaire écrase le calendrier parlementaire des mois à venir. Impossible d’échapper aux divisions sur la fiscalité alors que le gouvernement cherche à endiguer le dérapage des finances publiques dans des délais serrés. La tension pourrait s’accroître à mesure que s’accumuleront les recours répétés à l’article 49.3 de la Constitution – qui permet d’adopter un texte sans vote –, que tout le monde anticipe déjà. « Michel Barnier n’a pas de majorité. Qu’il se concentre déjà sur le budget et rappelle à ses trente-huit ministres qu’il n’y en a pas un seul qui soit capable aujourd’hui de lancer des réformes.» fulmine le député Renaissance du Val-de-Marne Guillaume Gouffier-Valente.
Le bloc central affiche le support en dents de scie
Depuis la nomination de Michel Barnier, le bloc central affiche des soutiens variables au locataire de Matignon. Tiraillés entre leur désir de stabilité après des mois d’erreurs présidentielles et leur indignation face à la ligne de droite du gouvernement, dont la première incarnation est le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, les élus macronistes s’apprêtent à tourner le dos. “Dans le groupe, personne n’a dans l’âme l’envie de faire tomber Michel Barnier mais personne ne veut le soutenir”, estimé la députée Renaissance des Yvelines Marie Lebec.
Désormais, la liberté de vote qui prévaut chez les macronistes permettra à chacun de se désolidariser des orientations adoptées à l’issue de la déclaration de politique générale. Samedi, le président du groupe MoDem, Marc Fesneau, n’a pas dit autre chose devant ses trente-six députés réunis à Guidel (Morbihan). « Nous n’accepterons plus d’être les vassaux de qui que ce soit »il a promis. L’ancienne majorité semble espérer trouver un espace à exploiter entre le manque de confiance dans le gouvernement et sa non-censure. Si même cela existe.
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