A quelques jours des élections européennes, la question des finances publiques revient à l’Assemblée nationale. Lundi 3 juin, elle a rejeté une première motion de censure déposée par La France insoumise (LFI), qui entendait dénoncer la situation budgétaire du pays, à six jours des élections européennes. La motion, soutenue par la gauche et le Rassemblement national (RN), a recueilli 222 voix, loin de la majorité absolue de 289 voix nécessaire pour faire tomber le gouvernement de Gabriel Attal.
Les députés ont ensuite voté une motion de censure déposée par le RN, qui a également été rejetée, n’obtenant que 89 voix. Ces deux motions, qui avaient peu de chances d’être adoptées, servent surtout à marteler leur opposition radicale au président de la République, Emmanuel Macron.
Les oppositions « chercher le désordre » Politiques et économiques avec de tels actes, Gabriel Attal avait dénoncé un peu plus tôt sur Franceinfo, lors de la dernière semaine avant le scrutin du 9 juin, qui pourrait voir l’extrême droite réaliser un score record.
Alors que l’heure était à la mobilisation générale dans tous les quartiers généraux ce week-end, le RN poursuit sa progression avec 33% d’intentions de vote, Renaissance chute à 16% et la liste PS-Place publique se stabilise à 14,5% selon la cinquième vague de l’enquête réalisée. mené par l’institut Ipsos, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et ” Le monde “.
« Une austérité sans précédent »
Les motions de censure de LFI et du RN ont été déposées pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement par décret en février, sans soumettre de projet de loi de finances rectificative au Parlement. Co-signé par communistes et écologistes, celui de La France insoumise fustige « une austérité sans précédent », « insupportable sur le plan social et inefficace sur le plan budgétaire »après les 10 milliards d’euros de crédits pour 2024 déjà gelés en raison du dérapage du déficit.
Alors que la France vient de subir vendredi une dégradation de sa note souveraine par l’agence S&P, “AA” a “AA−”, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a réitéré sa ligne économique. Il exclut tout “augmentation des impôts” en 2025, au grand désarroi de la gauche, qui réclame de taxer « ultra-riches » et le « superprofits » entreprises.
Au sein des troupes de Marine Le Pen, Sébastien Chenu présentera la motion du Rassemblement national, qui accuse le gouvernement d’avoir « délibérément sous-évalué » le déficit. L’exercice donnera également l’occasion à Gabriel Attal de défendre son bilan à l’Assemblée nationale juste avant les élections européennes. Avec, dans tous les esprits, la perspective d’une future tentative de censure plus menaçante pour le Premier ministre, peut-être à l’automne lors de l’examen du budget, portée par les indépendants du groupe LIOT ou par les députés LR, qui évoquent régulièrement cette question. menace sans la mettre à exécution.
Emmanuel Macron, en première ligne pour les commémorations du Débarquement en Normandie, entrera jeudi en campagne européenne. Il prévoit d’accorder une interview à France 2 et TF1 en direct de Caen au JT de 20 heures, au cours de laquelle il parlera des élections européennes et de la situation en Ukraine et à Gaza.