l’Assemblée refuse de permettre à un proche de décider d’administrer la substance mortelle

Geste d'”humanité” ou de “traversée éthique” : les députés ont tranché ce jeudi 6 juin après de vifs débats sur “l’aide à mourir”. Depuis deux jours, les députés martelent le cœur du projet de loi dédié à la fin de vie qui permettra à certains patients, sous conditions strictes, de recevoir une « substance mortelle ».
C’est l’article 5, très controversé, qui définit le mode d’administration de cette nouvelle aide à mourir. Les députés ont décidé si un proche avait le droit d’administrer cette substance ou non ou si seule l’auto-administration et l’administration par un médecin étaient autorisées.

Le mode d’administration en question

L’article 5 définit l’aide à mourir comme suit : elle consiste à « autoriser (…) une personne (…) à utiliser une substance mortelle, (…) afin qu’elle se l’administre à elle-même ou, lorsqu’elle ne l’est pas ». physiquement capable de le faire, le faire administrer par un médecin, une infirmière ou un adulte qu’elle désigne.

Comme l’a rappelé la ministre de la Santé Catherine Vautrin, le gouvernement a voulu faire de l’auto-administration la règle, mais permettre aux médecins ou aux proches de participer à l’intervention si le patient n’en a pas la capacité.

Pour le socialiste Stéphane Lautrette, permettre à un proche de faire ce geste, “c’est aussi une manière de faire son deuil”.

“Je ne me vois pas, personnellement, interdire cette possibilité”, a expliqué le rapporteur du Modem, Olivier Falorni, qui évoque un “acte final” qui peut être posé “par amour, par compassion”.

Des députés hostiles ont souligné les dommages psychologiques causés aux familles par un tel geste. «Les dégâts psychiatriques et psychologiques peuvent être dramatiques», estime l’infirmière Jocelyn Dessigny.

“Que l’être aimé, par amour, accepte de faire cet acte ou refuse de le faire, dans les deux cas ce sera extrêmement lourd à supporter”, a défendu la secrétaire générale des Républicains, Annie Genevard.

Avec une différence d’une voix, 43 pour et 42 contre, les députés ont choisi de supprimer dans l’article 5, qui définit l’aide à mourir, la possibilité pour un proche d’administrer la substance mortelle.

Difficultés à venir pour l’article 6

Les débats sur l’article 6, le plus sensible, sur les strictes « conditions d’accès » à l’aide à mourir, devraient débuter immédiatement ce jeudi à partir de 15 heures. Pour accéder à l’aide à mourir, une personne doit remplir l’ensemble des cinq conditions définies dans cet article 6. .

« Être âgé d’au moins 18 ans, être de nationalité française ou résider de manière stable et régulière en France, être atteint d’une maladie grave et incurable en phase avancée ou terminale, présenter des souffrances physiques, éventuellement accompagnées de souffrances psychologiques liées à celle-ci. état, soit réfractaire au traitement, soit insupportable lorsque la personne ne reçoit pas de traitement ou a choisi d’arrêter de le recevoir, pouvoir exprimer sa volonté de manière libre et éclairée.

Le gouvernement souhaite revenir à la version initiale de son projet de loi qui limite cet acte aux patients adultes dont le “pronostic vital” est engagé “à court ou moyen terme” et qui expriment leur “volonté de manière libre et éclairée”. En commission, les députés ont voté pour qu’il concerne plus largement les personnes souffrant d’une “affection grave et incurable en phase avancée ou terminale” et certains poussent à permettre aux proches de demander des directives anticipées lorsqu’un patient n’est plus en mesure d’exprimer sa volonté. .

Pour les débats à venir sur les conditions d’accès à l’aide à mourir, l’Académie de médecine a plaidé mardi 4 avril pour revenir à la version initiale plus stricte du projet de loi fondée sur le “pronostic vital engagé à court terme”. ou moyen terme”, au lendemain d’un plaidoyer inverse des associations de patients.

Article original publié sur BFMTV.com

Anna

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