Le 8 mai, le majestueux voilier Belém accostera à Marseille, avec à son bord un précieux bagage : la flamme olympique. Vingt-sept sportifs, comme le nombre de pays membres de l’Union européenne (UE), se relayeront alors pour le porter. Ils seront accompagnés d’un vingt-huitième athlète, qui sera leur capitaine, à seulement 21 ans. Une gymnaste ukrainienne, Mariia Vysochanska, fille d’un soldat actuellement en première ligne de la guerre contre la Russie.
La jeune femme, au sourire discret et aux cheveux longs, raconte son histoire et sa désignation de son quartier de Pechersk, à Kiev, où « L’odeur des fleurs de lilas donne le tournis ». Le champion de gymnastique rythmique poursuit son entraînement dans la capitale, interrompu par des alertes aériennes. « Ça y est, j’ai mes billets en poche ! » elle se réjouit. Son voyage jusqu’à la cité phocéenne sera presque aussi long et tortueux que celui de la flamme.
En train de nuit, Mariia traversera l’Ukraine, où aucun avion de ligne n’a décollé depuis deux ans, abandonnant le ciel aux missiles russes. Après avoir franchi la frontière polonaise, un premier avion, puis un deuxième, en Allemagne, l’emmènera à destination. « Vous ne devriez manquer aucun changement ! » Trois escales et vingt-quatre heures de route pour porter, au nom de son pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne, la flamme olympique, sur quelques mètres, quelques instants et en même temps pour la postérité.
Ce 8 mai, sa présence, Mariia Vysochanska le sait, sera hautement symbolique pour soutenir les aspirations européennes de l’Ukraine et sa participation aux Jeux Olympiques. “C’est une grande fierté qui dépasse tous mes rêves”, sourit celui qui a été choisi par le ministère français des Sports et par l’Institut français d’Ukraine. Malgré son jeune âge, Mariia Vysochanska a déjà réalisé le grand rêve de tout athlète : participer aux Jeux olympiques. C’était à Tokyo, en 2021. « J’y suis allé malgré la douloureuse pause Covid. »
Lors de sa préparation, la championne s’était cassée le pied à deux reprises, la deuxième fois trois mois avant le début des Jeux. Malgré le pronostic pessimiste de ses médecins, elle a pu se rendre à Tokyo et concourir avec une épingle au pied. «Je voulais me battre, comme mon pays se bat» aujourd’hui passe par là celle que ses proches appellent « Maritchka ».
Comme son père se bat aussi. Originaire de Lviv, dans l’ouest du pays, Oleg Vysochansky est parti pour le front du Donbass en 2014, lorsque les indépendantistes, guidés et armés par la Russie, tentaient de faire sécession. Commandant de compagnie, il a participé à la sanglante bataille pour le contrôle de l’aéroport de Donetsk. Le siège de ce site devenu emblème de la guerre du Donbass a duré deux cent quatre-vingt-deux jours.
Il vous reste 43,52% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Présidentielle américaine : le décompte des voix en Géorgie se fera également manuellementLe mondePrésidentielle américaine : la Géorgie décide d'un…
Le Messie s'est arrêté à Ulcinj. Sabbatai Zevi (1626-1676), juif et kabbaliste autoproclamé originaire de Smyrne (Izmir), provoqua un schisme…
Esport : Les débuts de Karmine Corp aux Arenas en cinq questionsL'équipeKameto sur l'inauguration de son stade : « Nous…
La maladie d'Alzheimer est connue depuis plus d'un siècle grâce au psychiatre allemand Alois qui lui a donné son nom.…
Le week-end dernier, la police marocaine a repoussé des centaines de migrants qui tentaient de rejoindre l'enclave de Ceuta. Choqués…
En direct, guerre en Ukraine : le point sur la situationLe mondeVoir la couverture complète sur Google News