L’avertissement de la FNSEA à Michel Barnier

LLes agriculteurs maintiennent la pression. Après la crise agricole de l’hiver dernier, les professionnels du secteur attendent beaucoup de Michel Barnier et espèrent que des mesures en leur faveur figureront en tête des dossiers du nouveau Premier ministre. Le patron du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, Arnaud Rousseau, a déclaré jeudi 12 septembre qu’il attendait du titulaire de Matignon quelque chose de “concret”.

“J’ai eu un échange de messages rapide avec lui pour lui dire que je souhaitais le voir en urgence. Ce à quoi il m’a répondu qu’il mettait son gouvernement en place et qu’il nous recevrait évidemment”, a-t-il déclaré à BFMTV-RMC. Et de souligner : “Mais je le répète, le sujet, c’est (…) le concret de ce qui va se passer.”

Pour le président de la Fédération nationale des syndicats d’agriculteurs (FNSEA), « Michel Barnier a deux qualités : il a été ministre de l’Agriculture entre 2007 et 2009 et il connaît très bien les arcanes européens qui sont un enjeu central pour l’agriculture. De ce point de vue, son CV parle en sa faveur. Mais comme je l’ai déjà indiqué, ce qui compte, ce n’est pas ce que Michel Barnier a fait dans le passé. Ce qui compte, c’est ce que Michel Barnier, Premier ministre de la France, va faire dans le mois qui vient », a-t-il répété.

Le sentiment d’avoir été « trompé »

Après la pire récolte de blé depuis 40 ans en France et alors que les cheptels sont frappés par une épizootie, il y a “urgence”, selon Arnaud Rousseau. Le syndicaliste estime que les promesses de Gabriel Attal n’ont pas été tenues après la crise de cet hiver, notamment l’adoption d’une loi d’orientation agricole, suspendue depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

“Le changement de logiciel que nous avons demandé n’a pas eu lieu (…) Un certain nombre de promesses faites en janvier n’ont pas eu les réponses escomptées”, a-t-il déploré, soulignant que l’été a été “très difficile en termes de production”, les récoltes ont été “mauvaises” et qu’une crise sanitaire affecte le secteur de l’élevage.

À LIRE AUSSI Michel Barnier, le plus écolo des Premiers ministresSelon Arnaud Rousseau, « ce cocktail est explosif car les agriculteurs ont le sentiment qu’on n’a pas entendu ce qu’ils avaient à dire et que leur colère n’a pas été exaucée ». Le président de la FNSEA n’exclut pas le retour d’un mouvement paysan d’ampleur. « Les mêmes causes produisent les mêmes effets avec le ressentiment, celui d’avoir été floué. On nous a dit qu’on n’aurait qu’un seul contrôle administratif, mais les changements ne sont pas là. Les agriculteurs n’ont pas le sentiment que les choses ont changé », explique-t-il à BFMTV-RMC.

La FNSEA espère ainsi pouvoir rencontrer rapidement Michel Barnier afin de lui présenter un projet baptisé “Entreprendre en agriculture”, avec des mesures sur les retraites agricoles, “autour du sens du métier”, “la compétitivité”, et la reconnaissance de l’agriculture “comme étant d’intérêt général majeur”.