« Il ne s’agit pas aujourd’hui de définir un nouvel aspect du viol que la loi n’aurait pas prévu » : une précision qui sonne comme un blâme pour l’une de ses confrères. L’avocat de Dominique Pelicot, accusé d’avoir drogué sa femme pour la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus, a réfuté les propos d’un autre avocat de la défense, qui avait estimé qu’il y avait « viol et viol ».
Cette déclaration, faite lors de l’audience du mardi 10 septembre, avait fait bondir les parties civiles. “Il y a viol et méfait et sans intention de le commettre, il n’y a pas de viol”, a déclaré Me Guillaume de Palma, qui représente six accusés.
Ce mercredi 11 septembre, Me Béatrice Zavarro, avocate du principal accusé, a martelé que « un viol est un viol ».
“Soit il y a viol, soit il n’y a pas de viol. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de viol s’il n’y a pas eu d’intention de le commettre. Un viol reste un viol”, a-t-elle déclaré sur BFMTV.
“Pour moi, il n’y a pas de viol et de viol”, a ajouté Patrick Gontard, qui représente un accusé. “On ne peut pas dire viol et viol, et qu’il y a deux types de viol (…) le seul débat qu’on doit avoir c’est de savoir si la personne était consentante ou non, mais il n’y a pas deux vitesses de viol.”
Dans ce procès hors norme, qui doit durer quatre mois, 51 hommes – dont Dominique Pelicot – âgés de 26 à 74 ans, comparaissent pour le viol de Gisèle Pelicot, droguée à son insu. Mais 35 des 51 accusés reconnaissent les actes sexuels, mais nient l’intention de violer, affirmant avoir été “manipulés” par l’accusé principal.
Ce dernier, qui devait s’exprimer pour la première fois mardi, a été excusé de l’audience pour cause de maladie. Ce mercredi, il a de nouveau été excusé de l’audience, pour le troisième jour consécutif, avant un examen médical dans la journée. “Il a quitté la salle d’audience et a dû revenir à l’établissement pénitentiaire pour subir un examen médical ordonné par le président”, a expliqué son avocat.
Il “n’était pas en état de pouvoir se présenter efficacement devant ses juges”, a-t-elle souligné, assurant que “c’est un homme qui ne s’est jamais dérobé, qui n’a jamais minimisé sa responsabilité”. “Il faut qu’il parle”, mais en “bonne santé”, a-t-elle ajouté.
A l’issue de cet examen médical, le président du tribunal décidera de la poursuite du procès et d’une éventuelle suspension de plusieurs jours.
Article original publié sur BFMTV.com
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