La 35e édition de Visa pour l’image a décerné samedi 9 septembre 2023 des prix aux plus grands photojournalistes qui couvrent les événements à travers le monde. Le photographe italo-britannique a remporté le Visa d’or News, la récompense la plus prestigieuse du festival, pour son travail sur la rébellion Karen en Birmanie.
Le Visa d’or News, prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme Visa pour l’image, a été décerné samedi 9 septembre à Perpignan à Siegfried Modola, pour son travail sur la rébellion karen contre la junte birmane.
Siegfried Modola, photographe italo-britannique, d’abord remercié « les gens qui nous ont permis de raconter leurs histoires » dans ce rapport intitulé La révolution armée en Birmaniequi a nécessité deux ans de travail et a été publié par le Globe & Mail.
Les autres nominés étaient Michael Bunel (Le Pictorium) pour Recherchez, enregistrez et protégez, sur le travail des ONG secourant les personnes en exil traversant la Méditerranée, et Tyler Hicks (The New York Times) pour Bakhmut, une ville en guerre, en Ukraine. L’année dernière, le Visa d’or News a récompensé le photographe ukrainien Evgeniy Maloletka (Associated Press, AP) pour son reportage sur Marioupol bombardé.
La Birmanie avait déjà été en 2021 au cœur du Visa d’or News qui, pour la première fois, récompensait un photographe resté anonyme pour des raisons de sécurité, pour ses images de La révolution du printemps dans son pays.
Ukraine, climat, migrants
Cette 35ème édition de Visa a mis en avant l’impact de l’activité humaine sur la planète et le climat, thème de nombreuses expositions, mais aussi les routes périlleuses de l’exil et donc de l’Ukraine. Tyler Hicks a reçu le Golden Visa de la presse quotidienne pour son travail à Bakhmut, ville emblématique de la résistance ukrainienne contre l’invasion russe.
Le Visa d’Or Information Numérique France Info décerné à Virginie Nguyen Hoang pour son webdocumentaire La vie sous le feu de la guerre sur la vie quotidienne des Ukrainiens, diffusé par Libre Belgique.
Le travail d’Ebrahim Noroozi (AP) en Afghanistan, intitulé Le pays le plus triste du monde et le pire pays pour les femmes, a reçu le magazine Visa d’or. Le Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a récompensé Federico Rios Escobar pour ses reportages, publiés dans le New York Times, sur l’enfer du Darién, une jungle inextricable entre Colombie et Panama, à travers laquelle les migrants voulant rejoindre les États-Unis États.
Le Visa d’Or Honoraire du Figaro Magazine, honorant la carrière d’un photographe actif, a distingué Noël Quidu, qui a couvert depuis les années 1980 de multiples conflits. Le Golden Visa de la Ville de Perpignan/Rémi Ochlik a été décerné à Emily Garthwaite (Institut) pour Didjla : voyage au fil du Tigreen Irak.
Entre autres prix et bourses, le Prix Carmignac a récompensé le travail d’Anas Aremeyaw Anas, Muntaka Chasant et Bénédicte Kurzen (Noor) sur le Ghana face à l’impact écologique et humain du flux de déchets électroniques.
Prix et bourses
Le prix de la Fondation Yves Rocher a été décerné à Gaël Turine, pour son projet sur les forêts sacrées du Bénin et du Nigeria, tandis que le prix ANI-PixTrakk a récompensé les photos de Karine Pierre sur le caïd du quartier de Ghobeiry, au Liban.
Cinzia Canneri, quant à elle, a reçu le prix Camille Lepage pour poursuivre son travail sur les violences infligées aux femmes au Tigré et en Érythrée, et Paolo Manzo le prix Pierre et Alexandre Boulat pour poursuivre son reportage sur les inégalités en Naples, la ville invisible.
La bourse SAIF/Benoit Schaeffer pour l’édition photographique est revenue à Alfred Yaghobzadeh, qui prépare sa première monographie. Enfin, la bourse Canon pour les femmes photojournalistes a été attribuée à Anastasia Taylor-Lind, la bourse pour la nouvelle photographie urbaine soutenue par Google à Valentin Goppel et la bourse Canon pour le court métrage vidéo documentaire à Juan Vicente Manrique Gomez.
Le festival s’est également concentré sur les révoltes en Iran avec, pour la première fois, une exposition collective d’anonymes car« il n’est plus possible de travailler, de s’identifier comme photographe dans ce pays« , a précisé son directeur, Jean-François Leroy, à l’AFP.
Visa pour l’Image, qui a débuté le 2 septembre, a proposé des projections gratuites, des rencontres avec des photographes et des débats lors de cette semaine professionnelle. Ses 24 expositions restent ouvertes au public jusqu’au 17 septembre 2023.
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