Le Brésil est toujours aux prises vendredi 13 septembre au soir avec des dizaines de milliers d’incendies alimentés par la pire sécheresse jamais enregistrée dans le pays, menaçant de grandes villes comme São Paulo et Rio de Janeiro.
“Le gouvernement fédéral, en coopération avec les gouvernements des États et des municipalités, travaille pour combattre les incendies”, a écrit le président Luiz Inacio Lula da Silva sur le réseau social Bluesky, une solution de secours depuis que X est interdit au Brésil.
Zones clés affectées pour la biodiversité
Il y a eu plus d’incendies au cours des 12 premiers jours de septembre de cette année que pendant tout le mois de septembre 2023, avec 49 266 incendies contre 46 486, selon les chiffres de l’Institut national de recherches spatiales basés sur des données collectées par satellite.
Selon la même source, 60,7% des incendies enregistrés en septembre en Amérique du Sud se déroulaient au Brésil, à minuit jeudi. De nombreux incendies se produisent dans des zones naturelles clés pour la biodiversité, comme l’Amazonie, le Cerrado et le Pantanal.
Les incendies ont également touché des villes, notamment São Paulo, où les flammes ont atteint vendredi les quartiers nord. Un hélicoptère de la police tentait d’éteindre un incendie de forêt près de la favela de Brasilandia.
En moins de deux semaines en septembre, le Brésil a émis quatre mégatonnes (quatre millions de tonnes) de dioxyde de carbone, a déclaré à l’AFP Mark Parrington de l’observatoire européen Copernicus.
Au niveau mondial, les incendies ont généré au total entre dix et quinze mégatonnes de CO2, a-t-il ajouté.
«Nous arrivons au pic de la saison des incendies», selon le spécialiste.
Régions en « danger »
Les autorités ont déclaré que la plupart des incendies, dont certains se sont propagés en Uruguay et en Argentine, sont d’origine criminelle ou agricole. Le président Lula a appelé la population à dénoncer les responsables, et le gouvernement a annoncé mercredi des sanctions plus sévères.
Ces dizaines de milliers de foyers se propagent d’autant plus facilement que le Brésil traverse sa pire période de sécheresse depuis le début des relevés. Les experts attribuent notamment cette situation extrême au changement climatique.
L’Institut national de météorologie a placé en alerte “danger” les régions du Sud-Est, où se trouvent São Paulo et Rio, mais aussi le centre du pays, qui connaît des taux d’humidité particulièrement bas, entre 12 et 20%.
“Quand la nuit tombe, le sol n’est plus humide, la température baisse juste un peu”, a déclaré au journal Folha le porte-parole de la Défense civile de São Paulo, le capitaine Roberto Farina.
“On dirait que le feu s’éteint, mais les braises continuent de brûler imperceptiblement. Le lendemain, il fait chaud et les braises se rallument”, a-t-il ajouté.
À Mangaratiba, près de Rio, la visibilité est réduite par la fumée des incendies qui font rage depuis deux jours dans les montagnes environnantes.
“On voit à la télé qu’ils en parlent (des incendies) en Amazonie, mais on sait que c’est le cas dans tout le Brésil”, a déclaré à l’AFP Gilberto de Oliveira Santos, un habitant de 79 ans. “On le sent dans l’air, c’est visuel, la fumée, l’obscurité et ça provoque des problèmes dans les narines”, a-t-il poursuivi.
Article original publié sur BFMTV.com