“Rien ne justifie la punition collective” infligée par Israël à la population de Gaza, qui subit des souffrances “inimaginables”, a dénoncé lundi 16 septembre le secrétaire général de l’ONU dans un entretien à l’Agence France Presse (AFP).
« Le niveau de souffrance à Gaza est inimaginable, le niveau de mort et de destruction est sans précédent depuis que je suis devenu secrétaire général », a déclaré Antonio Guterres, en poste depuis début 2017.
“Nous condamnons évidemment toutes les attaques terroristes du Hamas, ainsi que les prises d’otages”, mais “la vérité est que rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne, et c’est ce que nous voyons de manière dramatique à Gaza”, a-t-il ajouté, décrivant les morts, les destructions, la faim et les maladies dont souffre le territoire assiégé.
Israël a juré de détruire le Hamas, qui dirige Gaza depuis 2007, et son offensive aérienne et terrestre a fait au moins 41 226 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza. Plus de 200 travailleurs humanitaires, principalement des Nations unies, ont également été tués.
Et au nom de tous ces civils, « la reddition de comptes est essentielle », a insisté Antonio Guterres. Du côté d’Israël et de ses « violations massives » du droit international, mais aussi du côté du Hamas.
Dans ce contexte, le chef de l’ONU continue d’appeler à un cessez-le-feu immédiat, mais les négociations sous l’égide des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar restent dans l’impasse, et Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de ne pas vouloir d’accord.
“Cela n’en finit plus”, a déploré M. Guterres, estimant qu’il serait “très difficile” de parvenir à un accord, tout en gardant espoir. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’ayant pas répondu à ses appels depuis octobre, le secrétaire général ne compte pas sur un rapprochement pendant la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale, semaine où il reçoit habituellement tous les chefs d’Etat et de gouvernement en déplacement.
« D’après ce que j’ai compris, il a été dit publiquement qu’il n’avait pas l’intention de me demander une rencontre. Donc, bien sûr, la rencontre n’aura probablement pas lieu », a expliqué Antonio Guterres.
Mais ce n’est pas le plus important, a-t-il souligné. « Ce qui compte, c’est la souffrance du peuple, ce qui compte, c’est l’absence de solution politique, ce qui compte, c’est le déni constant de la solution à deux États et la remise en cause de cette solution par des actions sur le terrain, des confiscations de terres, des expulsions, de nouvelles colonies, toutes construites illégalement. »
Il a également jugé « improbable » que sa proposition d’une mission de l’ONU pour « surveiller » un hypothétique cessez-le-feu soit acceptée par les parties.
Article original publié sur BFMTV.com
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