Le chocolat Poulain va fermer son usine de Blois

Un mauvais coup pour Blois et ses environs qui ont vu naître la chocolaterie Poulain en 1848. Son actuel propriétaire, le groupe agroalimentaire français Carambar & co, a convoqué le 13 juin le Comité social et économique (CSE) de l’usine. Villebarou situé à proximité de la préfecture du Loir-et-Cher. A l’ordre du jour, l’annonce de la fermeture du site en fin d’année et la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi pour les 110 salariés concernés.

Deux phénomènes ont poussé Carambar & co à prendre cette décision. D’une part, le surdimensionnement de l’outil industriel et les coûts associés. Avec une capacité de fabrication annuelle de 120 000 tonnes, la production ne dépassera pas 25 000 tonnes en 2023. Cela est dû à la baisse de la consommation de tablettes et de poudres chocolatées, les deux spécialités de l’usine Blésoise, et surtout à l’environnement concurrentiel. Ainsi, comparé à des majors comme l’américain Mondelez (Côte d’or, Milka…), son ancien propriétaire, et le suisse Nestlé, Poulain ne représentait l’an dernier que 4 % de la consommation française de chocolat. La forte hausse du prix des fèves de cacao, qui a atteint 8 000 à 10 000 euros en mars dernier, en raison de récoltes catastrophiques en Afrique, a également réduit la rentabilité du site du Blesois.

L’explosion des prix du cacao fait grimper le prix du chocolat

Les doutes du maire de Blois, Marc Gricourt

Détenue depuis 2017 par le fonds d’investissement Eurazeo, Carambar & co possède également le chocolat Suchard ainsi que les marques de confiserie Carambar, Krema, La Pie qui chante et Lutti notamment. Son PDG, Marc Auclair, a informé Marc Gricout, maire de Blois et vice-président d’Agglopolys, la communauté de communes du Blésois, de sa décision en février dernier. Selon le directeur, une recherche active d’un repreneur pour l’usine parmi 70 entreprises agroalimentaires s’est soldée par un échec. Aujourd’hui, l’élu socialiste affirme son amertume face à cette annonce de fermeture.  » Je ne suis pas convaincu que toutes les solutions possibles de valorisation aient réellement été étudiées, y compris sous forme de coopérativeregrette Marc Grécout. De plus, le planning des recherches devait se poursuivre jusqu’à fin juillet et nous n’en sommes qu’au début juin. « .

Une fois l’usine de Villebarou fermée, le groupe rapatriera la production Poulain sur l’un de ses quatre autres sites français, situés à Vichy, Saint Genest dans l’Allier, Strasbourg et Bondues dans les Hauts-de-France. Un processus qui, s’il venait à son terme, marquerait la fin d’un lien industriel de près de 180 ans entre l’une des marques françaises les plus emblématiques et le Loir-et-Cher. Les élus concernés du Centre-Val de Loire, François Bonneau, président de région, en tête, exigent désormais au moins de Carambar & co qu’elle ne vende pas son site industriel moderne au coup par coup, mais au contraire d’une manière solo solide.