Didier Maus, expert en droit constitutionnel, était l’invité de franceinfo dimanche, à moins de deux mois des élections européennes.
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“Ce n’est pas parce qu’une liste ne représente pas grand-chose en termes de potentiel électoral qu’elle n’a pas d’intérêt intellectuel ou politique”, a déclaré dimanche 14 avril sur franceinfo Didier Maus, expert en droit constitutionnel et président émérite de l’association française de droit constitutionnel. A moins de deux mois des élections européennes du 9 juin, le temps de parole sera décompté à partir de lundi. Contrairement à l’élection présidentielle, où les candidats ont droit à un temps de parole égal, le « principe d’équité » seront appliqués au cours de cette campagne.
Franceinfo : Quels sont les critères de ce principe d’équité ?
Didier Maus : L’Arcom a fixé les critères dans sa décision du 6 mars, affirmant qu’il faut s’intéresser à la représentativité des listes, notamment en fonction de leurs résultats lors du scrutin précédent, en tenant compte des sondages, et en tenant compte des apports de chaque liste. des candidats et leur soutien à l’animation du débat électoral. C’est à la fois précis, mais largement vague. L’équité n’est pas l’égalité. L’égalité est impossible en raison du nombre de listes. Le critère d’équité est de n’oublier personne, mais de ne surreprésenter personne non plus. Il va donc falloir naviguer dans ce que l’on appelle le raisonnable. Je pense que toutes les chaînes n’auront pas exactement les mêmes critères.
Qui est concerné par ce temps de parole ?
Ce sont toutes les interventions qui sont faites au profit d’une liste. C’est-à-dire les candidats, mais aussi les soutiens. C’est-à-dire que quelqu’un qui n’est pas candidat sur une liste mais qui dit « je la soutiens » et qui développe cet argument compte évidemment dans le temps de parole. Nous avons toujours considéré que le Président de la République était hors décompte, mais si par hasard – ce qui ne sera pas le cas – il participait à une réunion, il serait probablement inclus dans le décompte. S’il s’exprime à la télévision simplement lors d’un discours ou d’une interview, il n’est généralement pas pris en compte mais il peut y avoir des évolutions.
Qui contrôle ?
L’Arcom. Mais les services sont censés lui adresser régulièrement le relevé des temps de parole ou des temps d’assistance, et l’Arcom évaluera si cela est équitable. Mon sentiment est qu’il y aura trois groupes de listes. Il y aura les grandes listes en haut de tableau, qui sont dans la zone de plus ou moins 20 %, parfois bien au-delà. Il y aura un deuxième groupe autour des 10 %, et un troisième très grand groupe, avec toutes les « petites listes » qui sont à moins de 5 % dans les sondages. Ils sont là pour témoigner, mais sont intellectuellement intéressants. Et c’est là une des difficultés : ce n’est pas parce qu’une liste ne représente pas grand-chose en termes de potentiel électoral qu’elle n’a pas d’intérêt intellectuel ou politique.