Le député Vert de l’Isère, Jérémie Iordanoff a été nommé, mercredi 25 septembre, rapporteur sur la proposition de résolution cosignée par 81 députés ” insoumis”, écologistes et communistes visant à rapprocher le Parlement devant la Haute Cour, en vue d’engager une procédure de destitution contre le président de la République, Emmanuel Macron. A l’initiative, La France insoumise dénonce notamment le refus d’Emmanuel Macron de désigner Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire, la coalition arrivée en tête à l’issue du second tour des élections législatives anticipées, le 7 juillet.
C’est vrai, il n’y a pas de précédent. La procédure que nous examinerons mercredi en commission des Lois concerne la possibilité pour le Parlement de se constituer en Haute Cour. Nous examinerons les arguments sur le fond, pour savoir si le président de la République a commis un ou plusieurs manquements à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat.
Certaines décisions peuvent au moins être considérées comme des erreurs politiques. La dissolution est absurde. Le délai record de cinquante et un jours pour nommer un Premier ministre n’a aucune justification valable. La nomination à Matignon de Michel Barnier (du parti Les Républicains) ne correspond pas aux résultats des urnes. La participation directe du chef de l’Etat au choix de certains membres du gouvernement, après son désaveu aux élections européennes (9 juin) et le législatif (du 30 juin au 7 juillet)… Tout cela contribue à un désordre institutionnel et à une crise politique dont nous n’avons pas encore mesuré tous les effets. Est-ce suffisant pour engager une procédure de destitution ? Ce sont les députés qui devront le dire, en commission puis en séance, avant une éventuelle transmission aux sénateurs.
Même si je n’ai pas signé cette résolution, j’ai cependant défendu le fait que le groupe écologiste et social ait voté pour sa recevabilité. Il faut comprendre que le bureau de l’Assemblée décide principalement de la forme, le fond incombant à la commission et à la session. Pour les socialistes, mais c’est aussi vrai pour de nombreux écologistes ou communistes, il existe un doute sur la pertinence de la démarche et la crainte de voir Emmanuel Macron renforcé en cas d’échec de la procédure. Pour ma part, je crois que la discussion est permise sur le fond et que le débat à l’Assemblée nationale est utile pour mettre chacun face à ses responsabilités. S’il y a un responsable de la dissolution et de la crise politique qui a suivi, c’est bien le président de la République. Tout le monde l’a bien compris.
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