Le débat entre droite et gauche porte particulièrement sur les impôts. Pour certains, il faut s’abstenir de les augmenter, la France étant la championne d’Europe au niveau des prélèvements obligatoires, ce qui est vrai. Toute augmentation nuirait à la compétitivité de l’économie et encouragerait l’évasion fiscale des plus riches.
Au contraire, une réduction de ces impôts stimulerait la croissance, entraînerait une réduction du chômage et générerait par conséquent de nouvelles ressources pour les particuliers, pour les entreprises et pour l’État, dans un cercle vertueux.
Pour d’autres, la priorité est de renforcer les moyens des services publics, pour mieux répondre aux attentes de nos concitoyens. Il faut donc augmenter les recettes, en augmentant la pression fiscale sur les plus aisés. Aux yeux des partisans de cette approche, une action sélective et modérée aurait des effets négatifs négligeables sur l’investissement, et donc sur la compétitivité et la croissance.
Au contraire, augmenter les dépenses publiques et améliorer les services publics aurait un impact positif sur l’économie. Le prochain débat budgétaire risque d’être un dialogue de sourds entre les tenants de ces deux approches. Il n’est cependant pas certain que les termes du débat soient bien posés.
Soyez prudent avec les comparaisons
Premièrement, il faut se méfier des comparaisons. Ainsi, en France, les retraites complémentaires sont considérées comme des cotisations obligatoires, car il s’agit d’un mécanisme rendu obligatoire au niveau national par l’État. Dans de nombreux pays, le système de retraite complémentaire est défini au niveau de chaque branche professionnelle, par conventions collectives… et n’est donc pas considéré comme un prélèvement obligatoire, même s’il est tout aussi obligatoire pour les entreprises affiliées à la branche professionnelle que pour leurs employés.
Mais surtout, il n’existe pas de lien mécanique entre le niveau des prélèvements obligatoires et la compétitivité. Le Danemark a une économie très compétitive : les exportations représentent 32 % du PIB ; la balance commerciale est excédentaire depuis des décennies. Et pourtant, les prélèvements obligatoires sont élevés, 42,5% du PIB, notamment l’impôt sur le revenu (IR), tant critiqué ici : il représente 24% du PIB, contre environ 4% en France, 9,5% si l’on ajoute à l’IR le La CSG qui est cependant un impôt proportionnel, contrairement à l’impôt sur le revenu.
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