Le décathlète Kevin Mayer enfin qualifié pour Paris 2024

La joie de Kevin Mayer, lors de l'épreuve de saut à la perche du décathlon des Championnats d'Europe d'athlétisme, le 11 juin 2024 à Rome.

Il y a Kevin Mayer et Keke la Braise. Kevin Mayer est l’athlète raisonnable venu aux Championnats d’Europe de Rome pour enfin atteindre les minima olympiques (8 460 points) qui lui permettront d’être à Paris cet été. Et puis, il y a Keke la braise, un surnom que revendique celui-ci. C’est le compétiteur qui n’aime rien de plus que battre ses performances et tourmenter son corps pour y parvenir ; jusqu’au point de rupture et souvent au-delà. Le décathlète n’a pas terminé une seule compétition depuis 2022, et la liste de ses blessures remplirait un Vidal.

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A Rome, Kevin Mayer a dû aller au bout du décathlon pour espérer être classé. Un truisme que Keke a dû admettre. Durant toute la première journée d’essais, lundi 10 juin, Kevin Mayer a éteint la braise qui couvait en lui. Lors des cinq premiers ateliers, qui n’ont jamais été ses favoris, l’athlète a épargné son corps qui lui a le plus souvent fait défaut. Et aligné des performances bien en deçà de ses notes habituelles, au point de terminer sa journée dans le ventre mou du classement. Mais il l’avait terminé.

Mardi 11 juin, Keke la braise a d’abord laissé Kevin Mayer maîtriser sagement son 110 mètres haies. L’athlète avait déjà été blessé lors de cette épreuve, il la redoutait. Il s’était même entraîné à changer de pied d’appui, en cas d’indélicatesse. A l’arrivée, un temps respectable de 14,29 secondes. Et là, Keke la braise a pris le mors entre ses dents. « Tout cela est indigne de vous », a-t-il lancé en substance à Kevin Mayer. Vous êtes détenteur du record du monde, Kevin, avec 9 126 points. Assez de ces calculs d’épicier.

Un troisième saut à la perche décisif

Il a pris les choses en main, Keke le braise. Et a fait peur à Kevin Mayer et à ses nombreux fans. Il a donc décidé, lors de la deuxième épreuve de la journée, le saut à la perche, de débuter la compétition à 5 mètres. Kevin Mayer, s’il avait été sage, aurait assuré un saut plus bas, afin d’éviter un zéro éliminatoire. Cinq mètres donc, décida Keke la braise, c’est fini pour toi qui as déjà mesuré 5,40 m. Sauf que, la compétition ayant pris du retard, Kevin Mayer n’a eu droit qu’à deux sauts d’entraînement pour s’ajuster. Ce n’est pas grand-chose pour quelqu’un qui n’est pas allé aussi loin dans un décathlon depuis des lustres. « Mon élan n’était pas réparé », a ensuite expliqué l’athlète. Premier essai, échec. Deuxième essai, raté. Le troisième devient décisif. Le réussir, c’était sécuriser votre billet pour Paris. Le rater, c’était être éliminé et tout compromettre.

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