Par
Thomas Hoffmann
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Lancé directement vers la construction de laAvenue intercommunale du Parisis Après le feu vert du Conseil d’Etat en juin dernier, le Département vient de mettre un coup d’arrêt brutal à ce projet lancé en 2010.
Dans un communiqué de presse publié tard mercredi 25 septembre 2024, Marie-Christine CavecchiLe président (LR) du Conseil départemental du Val-d’Oise, a ainsi annoncé que “nous ne demanderons pas au préfet du Val-d’Oise de confirmer la déclaration d’utilité publique (validée en appel par le Conseil d’Etat, NDLR) de l’avenue du Parisis”.
Un projet qui « demande à être repensé »
Pour expliquer sa décision, il a ajouté que « les dernières discussions avec les maires confirment ma conviction que le projet initial, tel qu’il a été imaginé il y a près de 15 ans, doit être repensé aujourd’hui ».
Ce projet titanesque, dont les premières esquisses remontent à plusieurs décennies, consistait en la création d’un Boulevard urbain de 11 km (2×2 voies) entre Soisy-sous-Montmorency et Bonneuil-en-Francedans la continuité du boulevard intercommunal du Parisis (Bip).
Le tronçon dit Est – Groslay, Sarcelles, Garges-lès-Gonesse, Arnouville, Bonneuil-en-France – a fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique (Dup) en 2016. Conscient qu’en près de 15 ans, les besoins de la population ont évolué, le Département a pris l’initiative de mener de nouvelles discussions à partir d’avril 2023 avec les communes concernées.
Un projet contre lequel de nombreuses voix se sont élevées ces dernières années pour réclamer son arrêt, notamment un collectif des associations Vivre sans Bip, Sos Vallée de Montmorency, Les Amis de la Terre. « Il coupe plusieurs communes du Val-d’Oise en deux. Il menace la santé de 10 000 enfants, dont les écoles sont situées le long du tracé. Ce projet routier va également détruire une centaine d’hectares d’espaces naturels et agricoles », fustigeait la semaine dernière Vivre sans bip.
Opposition des élus
Parmi ses adversaires figuraient également Patrick Haddad, Maire (PS) de Sarcelles Et Maxime Thory, Maire (LR) de Montmorency. Mais aussi le député (PNF) de la 6e circonscription du Val-d’Oise, Gabrielle Cathalaqui a déposé fin juillet un projet de loi visant à abandonner l’aménagement de la voirie de l’avenue du Parisis « pour protéger la santé humaine et préserver l’environnement en abandonnant le projet d’aménagement de la voirie de l’avenue du Parisis ». Deux courriers ayant été adressés au préfet du Val-d’Oise pour lui demander de ne pas valider la déclaration d’utilité publique.
Selon nos informations, cette dernière action ne serait cependant pas à l’origine de la décision de la Présidente du Département, elle ayant cette conviction depuis quelque temps.
Nos territoires évoluent. Les modes de déplacement évoluent. Les consciences évoluent aussi. Le Département doit être en phase avec ces nouveaux enjeux. Ses réponses en matière de déplacements doivent être en phase avec ces attentes et ces impératifs. Notre priorité pour l’avenir du territoire a toujours été de concilier amélioration de la mobilité et préservation du cadre de vie de tous les Valdoisiens. C’est le sens de la décision que je prends aujourd’hui.
Un changement de direction aussi soudain que surprenant lorsqueEn 2022, le Ministère a fait appel de la décision d’annuler l’ordonnance d’utilité publique du projet. «Cette annulation a été fondée sur une question de forme et non sur le fond de l’utilité publique», relève le chef du Département.
Transports en commun, plan vélo et aménagements locaux
Aujourd’hui, le Département souhaite favoriser les transports en commun, la mobilité douceDans le communiqué, il précise qu’il “porte des projets structurants pour ses riverains comme les trois lignes de bus à haut niveau de service du Grand Roissy, l’interconnexion de la ligne H à Saint-Denis Pleyel, le Plan Vélo ou encore la ligne 19 du Grand Paris Express”, et assure qu’il “ne veut pas opposer développement économique et environnement” comme le lui reprochent les opposants à l’avenue du Parisis.
Le Conseil départemental estime toutefois que « les transports en commun et les déplacements doux ne suffiront pas à eux seuls à résoudre les embouteillages dans de nombreuses communes situées le long du tracé concerné par la DUP. Les aménagements locaux et les dessertes routières respectueuses de l’environnement, étudiés, discutés et validés avec les maires, restent indispensables pour améliorer significativement la circulation en milieu urbain. L’attractivité du Val-d’Oise en dépend. C’est aussi une attente forte des nombreux Valdoisiens qui se déplacent chaque jour en voiture pour se rendre au travail. »
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