POLITIQUE – La demande est destinée à être ” solennel ” Le député de La France insoumise Sébastien Delogu a adressé, lundi 9 septembre, une lettre à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Il lui demande de pouvoir récupérer le drapeau palestinien qu’il avait brandi dans l’hémicycle le 28 mai, et qui lui avait été retiré par les huissiers. Cet étendard, « symbole d’un peuple colonisé et massacré », « appartient à tous ceux qui luttent pour la dignité de l’être humain et contre l’oppression aveugle et barbare des plus violents sur les plus démunis »écrit le député.
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A l’époque, l’affichage du drapeau palestinien lui avait valu la sanction la plus lourde prévue par le règlement de l’Assemblée (censure avec exclusion temporaire de quinze jours). « J’ai fait ce geste pour redonner aux Gazaouis, l’espace d’un instant, la dignité que le silence du gouvernement sur leur sort leur refusait.justifie aujourd’hui l’élu des Bouches-du-Rhône. Je ne peux pas fermer les yeux sur les bombardements aveugles qui tuent chaque jour des civils, des femmes et des enfants à Gaza.
Le symbole et la sanction
Alors que ce geste avait suscité l’indignation de nombreux députés assis sur d’autres bancs (notamment à droite et à l’extrême droite), plusieurs députés LFI, dont Alma Dufour, avaient exprimé leur ” fierté “ de voir ce drapeau hissé dans un lieu aussi symbolique. Cela reste cependant en contradiction avec les règles fixées par l’Assemblée : l’article 9 des instructions générales du bureau interdit l’utilisation de tout type d’objet pendant la séance (graphismes, pancartes, documents, objets ou instruments divers).
Quelques jours plus tard, Yaël Braun-Pivet justifiait la décision prise par le bureau de l’Assemblée en expliquant que « s“seuls deux drapeaux sont installés” derrière elle « De façon permanente ». « On ne peut pas agiter un drapeau, sortir un paquet de pâtes de son sac ou porter un gilet jaune comme on l’a vu par le passé. »elle avait aussi expliqué.
Au moment où Sébastien Delogu sortait ce drapeau de son sac, plusieurs pays dont l’Espagne, l’Irlande et la Norvège reconnaissaient l’État de Palestine. Chose que la France refuse toujours de faire, ayant expliqué par la voix de son ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné que ce n’était pas le cas. “ce n’est pas le bon moment”Le soir même, des milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Paris, stupéfaites par les images en provenance de Rafah, où un camp de réfugiés venait d’être bombardé par l’armée israélienne.
« Tout républicain, et a fortiori tout humaniste, a le devoir d’agir et de briser ce silence qui nous déshonore, sur le génocide en cours, comme sur la colonisation »écrit également Sébastien Delogu. En pleine campagne électorale européenne, la catastrophe humanitaire à Gaza avait été un axe fort du discours des Insoumis, qui avaient mis au premier plan l’avocate franco-palestinienne Rima Hassan, aujourd’hui élue au Parlement européen. Le sujet reste l’un de leurs chevaux de bataille. Ils étaient descendus dans la rue le 8 septembre à Paris pour réclamer une « cessez-le-feu immédiat ».
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