NARRATIF – Le verrier, connu pour ses coupes « Picardie » et « Gigogne », devrait être placé en redressement judiciaire ce mercredi. Retour sur une réussite industrielle qui s’est lentement estompée au fil des années.
Qui ne s’est jamais amusé à lire son âge dans un verre Duralex ? Ce rite, que l’on pourrait dire vieux comme le monde, a enchanté des générations et des générations d’écoliers à l’heure de la cantine : selon la sociologue Géraldine Comoretto, il constitue même un « ouverture sur l’avenir et l’imaginaire ». Les enfants d’antan seront certainement émus d’apprendre que le verrier français, connu pour ses modèles « Nidification » Et “Picardie”, devrait être placé en redressement judiciaire ce mercredi par le tribunal de commerce d’Orléans. C’est sa maison mère, La Maison du verre (International Cookware), également propriétaire de Pyrex, qui a demandé l’ouverture de la procédure.
Ce n’est pas la première fois que Duralex se retrouve dans une situation périlleuse. En 2022 déjà, l’entreprise avait quasiment baissé le rideau, acculée par la flambée des prix de l’énergie. Il fallait un prêt in extremis de l’Etat pour rallumer le four de l’usine historique et relancer la production. Le contexte difficile de l’année 2023, marquée par l’inflation, n’aurait pas laissé de seconde chance au verrier, qui se dit victime d’une consommation croissante. « fort retrait » et un « concurrence accrue ». La recherche des prix les plus bas par les particuliers et les structures collectives lui a porté un coup dur. Sans parler des incroyables droits à pollution que l’entreprise est condamnée à payer à son ancien propriétaire. Rarement la maxime latine qui inspira autrefois le nom Duralex, “la loi est dure, mais c’est la loi” (la loi est dure, mais c’est la loi), n’aura pas résonné aussi cruellement avec le sort d’une entreprise.