La promotion Senghor de l’Ecole nationale d’administration (ENA) – celle d’Emmanuel Macron – vient de fournir un deuxième directeur à Sciences Po : après Mathias Vicherat fin 2021, c’est Luis Vassy qui prend la relève, approuvé par les deux conseils de gouvernance de l’établissement parisien les 19 et 20 septembre.
Le nouveau directeur devra redonner de la sérénité à une école en crise. Éprouvée, d’abord, par la démission de M. Vicherat en mars 2024, renvoyé devant la justice avec son ex-compagne pour violences conjugales. Déchirée, ensuite, par le conflit entre Israël et le Hamas tout au long du printemps, avec une forte mobilisation étudiante contre la guerre à Gaza, suivie de nombreuses critiques.
L’administrateur provisoire nommé après la démission de M. Vicherat, Jean Bassères, ancien patron de France Travail, laissera officiellement la place à M. Vassy une fois les modalités publiées au Journal Officiel. Journal officiel un décret du président de la République qui nomme le directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris et un arrêté du futur ministre de l’Enseignement supérieur qui nomme l’administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Luis Vassy s’apprête à assumer ces deux fonctions.
Avec 19 voix sur 25 (dont 3 votes blancs), le conseil d’administration de la FNSP, composé de nombreux membres extérieurs au monde académique (Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, Ramon Fernandez, directeur financier de CMA CGM, Henri de Castries, président de l’Institut Montaigne…), a confirmé le choix effectué la veille par le conseil d’administration de l’Institut (20 voix sur 31 au second tour), où siège une majorité d’enseignants et de chercheurs.
Rostane Mehdi, professeur de droit public et directeur de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a obtenu respectivement 9 et 3 voix devant les deux instances. La troisième candidate en lice, Arancha Gonzalez Laya, doyenne de l’École des affaires internationales de Sciences Po, a choisi de se retirer de la course vendredi matin après avoir obtenu seulement 8 voix devant le conseil de l’IEP.
Parmi les trois candidats retenus après une première sélection début septembre, les deux instances dirigeantes ont opté pour le seul ayant un parcours non universitaire et ayant fréquenté l’ENA. « Dire « Encore un diplômé de l’ENA ! » est un commentaire paresseuxbalaie Laurence Bertrand-Dorléac, présidente de la FNSP. Tous les diplômés de l’ENA ne se ressemblent pas, et tous les universitaires non plus. L’historien ajoute que Luis Vassy n’est pas le premier diplomate à diriger Sciences Po : « Il y a eu Roger Seydoux entre 1936 et 1947, un pionnier en matière d’ouverture sociale en lien avec le gouvernement du Front populaire. »
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