Le diplomate Luis Vassy nommé directeur après des mois de crise de gouvernance

Après des mois de crise, Sciences Po Paris s’apprête à se doter d’un nouveau directeur. Les deux instances dirigeantes de l’établissement ont désigné le diplomate Luis Vassy, ​​44 ans, comme futur directeur de la prestigieuse école, après plusieurs mois de crise de gouvernance, a-t-on appris vendredi 20 septembre auprès de l’institution.

Le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui chapeaute Sciences Po, a choisi vendredi Luis Vassy parmi les deux candidats restés en lice, par 19 voix sur 25 votants. La veille, le conseil de l’Institut, organe de gouvernance interne de l’institution, avait également voté en sa faveur.

Diplômé de l’ENA – promotion Senghor, la même qu’Emmanuel Macron –, de l’ENS Cachan et de Sciences Po, Luis Vassy a dirigé le cabinet des ministres des Affaires étrangères successifs, Catherine Colonna puis Stéphane Séjourné, depuis 2022, après avoir été notamment ambassadeur de France aux Pays-Bas.

Dans sa candidature, le Franco-Uruguayen de 44 ans a estimé que « Sciences Po doit envisager une triple rénovation »Il estime que l’établissement, qui connaît une vie tumultueuse depuis plusieurs années, doit rénover son image, son projet et sa gouvernance et son financement, avec l’Europe. “dans le coeur”.

Il a appelé à une refonte du projet d’établissement capable d’alimenter une « apaisement interne » et à “pour restaurer son image dans les médias et l’opinion publique, ainsi que parmi les partenaires académiques, institutionnels et financiers”. Pour lui, le « Les ruptures du temps présent » – les conflits à l’étranger, l’environnement, le numérique et la question européenne – doivent guider l’enseignement et la recherche de cette « université de la contemporanéité ».

Possible « adaptation des procédures » recrutement sur Parcoursup

Au niveau master, Luis Vassy propose la création de« une école de gouvernance et de politiques climatiques » et le développement de liens avec le « Études européennes ». Les partenariats doivent être plus ouverts à « Le Sud global démocratique »incarnée notamment par l’Inde, l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est. Objectif : rompre avec l’image d’une « Harvard, à la française » Et apporter « une autre perspective et d’autres pratiques que celles occidentales »En licence, il prône un renforcement du socle commun et l’introduction d’une culture méthodologique plus robuste pour répondre aux défis posés par l’intelligence artificielle.

Le candidat évoque une possible « adaptation des procédures » recrutement sur Parcoursup, quelques « des profils exceptionnels, soit par leur parcours académique, soit par leurs qualités d’engagement, de persévérance, de curiosité intellectuelle, de courage » selon lui, il n’est pas actuellement repéré.

Sur le plan financier, il préconise la création d’un fonds de dotation et espère voir la formation continue augmenter. « haute direction des entreprises privées »UN « marché considérable ».

Mettre fin aux crises de gouvernance à répétition

Sa nomination devrait mettre un terme aux crises de gouvernance à répétition, dont le dernier épisode a été la démission en mars de l’ancien directeur Mathias Vicherat, traduit devant la justice avec sa compagne dans une affaire de violences conjugales. Depuis, Sciences Po est dirigé par l’ancien directeur général de Pôle emploi Jean Bassères, nommé administrateur provisoire.

Cette crise n’est pas la première pour Sciences Po, qui accumule depuis plusieurs années les déboires et les scandales autour de ses dirigeants. Mathias Vicherat a succédé en novembre 2021 à Frédéric Mion, contraint à la démission pour avoir dissimulé des soupçons d’inceste visant Olivier Duhamel, alors président de la FNSP, qui chapeaute l’école. Frédéric Mion a lui-même succédé à Richard Descoings, décédé accidentellement en 2012 dans une chambre d’hôtel à New York.

Sciences Po est également secouée depuis des mois par des polémiques liées aux mobilisations d’étudiants pro-palestiniens. En mars, l’occupation d’un amphithéâtre par des étudiants, qui avait donné lieu à des accusations d’antisémitisme, avait suscité la polémique et conduit à une visite sur place du Premier ministre, Gabriel Attal, ancien élève de cette école d’élite.