le Festival d’Angoulême bien dans sa bulle pour ses 50 ans

Le Festival d’Angoulême fête cette année ses 50 ans. Un anniversaire particulier pour lequel 200 000 visiteurs sont attendus lors de ce rendez-vous incontournable de la BD. D’autant que le marché du 9e art est en plein essor en France : 84 millions d’albums ont trouvé preneurs en 2022, une année record.

Clara Lodewick fait ses premiers pas dans la ville de la bande dessinée. Cette jeune artiste belge de 25 ans vient de produire son premier album, « Merel » (Éd. Dupuis), l’histoire d’une femme célibataire d’une cinquantaine d’années dans un petit village des Flandres. Et forcément, l’annonce de sa sélection officielle au Festival d’Angoulême ne l’a pas laissée de marbre.

« Quand j’ai appris ça, j’étais impressionné, excité, j’avais peur aussi », explique l’auteur et dessinateur. « Angoulême est encore exceptionnel.

Depuis sa création en 1974, le Festival International de la Bande Dessinée a consacré de nombreux auteurs et livres devenus des classiques du 9ème art : « Corto Maltese » d’Hugo Pratt, « Maus » d’Art Spiegelman, ou encore « L’Arabe du futur » de Riad Sattouf… qui vient de remporter le prestigieux Grand Prix de cette 50ème édition.

« Quand j’étais enfant, quand j’étais ado, je rêvais de faire de la bande dessinée, mais je n’ai jamais pensé une seule seconde que je pourrais avoir le Grand Prix d’Angoulême », confie l’auteur.

Dans un pays où un livre vendu sur quatre est une bande dessinée, Angoulême est une référence. « Ce que le Festival a fait essentiellement en 50 ans, c’est d’avoir contribué à faire de la bande dessinée un art, une forme d’expression à part entière », estime son délégué général, Franck Boudoux. « Dès le début, ce Festival a considéré les créateurs de bandes dessinées comme des artistes. »

Le rendez-vous de la bande dessinée s’attache aussi à refléter les tendances. Alors que les mangas cartonnent en France et dans le monde, le Festival d’Angoulême accueille la première rétrospective européenne consacrée à « L’Attaque des Titans » du réalisateur japonais Hajime Isayama. Les fans et les curieux pourront admirer près de 170 planches originales de la série culte vendues à plus de 100 millions d’exemplaires et adaptées par Netflix.

Reconnue ville créative de la littérature par l’UNESCO, Angoulême n’a pas fini de se réinventer. Tourné vers le numérique, le Festival reste, avec ses 50 bougies, bien dans sa bulle.

France 24

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