” UN fakie bien maîtrisé, suivi d’un énorme saut périlleux et un gros pas de main pour finir ! Incroyable ! » L’orateur a beau crier depuis son perchoir, le public qui se trouve devant lui ne comprend pas forcément tout ce qu’il vient d’entendre, ni même de voir. Mais cela n’empêche pas les centaines de personnes rassemblées devant la piste de BMX freestyle d’apprécier le spectacle et de crier leurs encouragements.
Ne vous y trompez pas, les Jeux Olympiques (JO) de Paris n’ont pas commencé tôt. Jusqu’au dimanche 12 mai, les amateurs de tricks en tout genre se retrouveront à Montpellier pour le désormais traditionnel Festival International des Sports Extrêmes (FISE). Reste que les JO ne sont pas très loin : quatre épreuves – street skateboard, break (ou breakdance), basket 3X3 et BMX freestyle park – disputées sur les bords du Lez figureront également au programme de la grand-messe estivale.
Une sorte de répétition générale grandeur nature pour les athlètes. «C’est l’événement qui se rapproche le plus de ce que nous allons vivre cet étéconfirme Anthony Jeanjean, l’un des favoris de l’épreuve BMX freestyle park. En plus, c’est en France, avec un énorme soutien. C’est ce qui va se passer place de la Concorde, et ce n’est pas mal de s’acclimater à cette ambiance et à cette pression. »
Dans la fourmilière du FISE, les aspirations olympiques ne sont jamais loin. “On ne peut pas tout lâcher, on pense évidemment aux blessures et on ne veut prendre aucun risque”» ajoute le triple champion d’Europe, 25 ans, pourtant à l’aise dans un festival où il reste sur deux podiums d’affilée. « Forcément, on cache un peu notre jeu aussi », confirme sa coéquipière, Laury Perez, quadruple championne nationale. De là à vous couper les ailes ? “On pense encore à gagner le festival”, sourit le cycliste de 20 ans. Tant mieux pour les spectateurs.
Ici, pas de files d’attente interminables ni de tirages au sort pour le public, comme ce fut le cas pour les JO : à Montpellier, il y a des places pour tout le monde. Avec une petite nuance. Pour la première fois depuis vingt-sept éditions, le FISE est payant (dix euros pour cinq jours). Pas de quoi refroidir les fans cependant. Mercredi, 70 000 billets avaient déjà été vendus.
Car les acrobates du roller, du skateboard ou encore du BMX se démarquent à tous les niveaux. « Il y a une vraie camaraderie dans les disciplines extrêmes, de la convivialité », souligne Anthony Jeanjean. Devant les sourires unanimes, il est parfois difficile de discerner qui a finalement gagné dans une bataille de rupture ou une compétition sur les rampes. A moins d’aller interroger les directement concernés, en profitant de l’accessibilité presque surprenante de ces sportifs de haut niveau.
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