En pleine tourmente depuis près d’un an, Worldline a annoncé vendredi 13 septembre que son PDG Gilles Grapinet, en poste depuis 2013, quitterait son poste le 30 septembre.
Ce départ s’accompagne d’un nouvel avertissement sur résultats, le leader européen des services de paiement ayant fait état de performances moins bonnes que prévu, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande. La Bourse n’a pas apprécié. Le cours de l’action a chuté de plus de 14% vendredi, clôturant à un plus bas historique de 7,20 euros, signe d’une forte défiance des investisseurs.
Le groupe précise que les applications “interne et externe” sera examiné en vue de nommer un nouveau PDG, sous la supervision du Belge Wilfried Verstraete, ancien patron de l’assureur-crédit Euler Hermes, nommé en juin à la présidence pour succéder à Bernard Bourigeaud, décédé le 14 décembre 2023.
En attendant, Marc-Henri Desportes, Directeur Général Délégué et Directeur des Services aux Commerçants, assurera la direction opérationnelle de transition. « Le conseil d’administration a pris la bonne décision, même si nous aurions préféré qu’elle intervienne plus tôt »salue Nicolas Ceron, associé du fonds d’investissement Bluebell Capital Partners.
Le fonds activiste britannique, qui était déjà intervenu en France par le passé sur Danone, avait lancé une campagne pour réclamer des changements dans la gouvernance de Worldline en décembre 2023, deux mois après la tempête boursière subie par la société de paiements. Le 25 octobre 2023, son cours de Bourse s’effondrait de plus de 60% en séance, après la publication de ses comptes du troisième trimestre truffés de mauvaises nouvelles : du jamais-vu pour une entreprise du CAC 40, éjectée de l’indice phare peu après.
Ce jour-là, quelque 4 milliards d’euros de valeur boursière avaient été effacés, soit le double de la capitalisation actuelle du spécialiste des paiements : 2 milliards d’euros, c’est aussi ce que valait l’ex-filiale d’Atos lors de son introduction en Bourse en juin 2014.
Depuis, M. Grapinet s’est employé à remettre les choses en ordre en lançant en février un plan d’économies qui devait se traduire par une réduction maximale de 8% sur les 18.000 salariés dans le monde (dont environ 4.000 en France), afin de faire baisser les coûts fixes devenus trop élevés dans un environnement macroéconomique moins favorable. Mais le conseil d’administration – largement remanié en juin – a estimé que l’ancien bras droit de Thierry Breton, qui avait déjà dirigé Worldline lorsque l’entité était filiale d’Atos, n’était plus l’homme de la situation.
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