Le gouvernement américain veut interdire les véhicules connectés qui intègrent des technologies chinoises ou russes

Le gouvernement américain veut interdire la vente aux Etats-Unis de véhicules connectés intégrant une technologie chinoise ou russe, invoquant des risques pour la sécurité nationale. Le texte, dévoilé lundi 23 septembre par le ministère du Commerce, concerne les logiciels et terminaux qui permettent à un véhicule de communiquer avec le monde extérieur, notamment pour l’assistance à la conduite et la conduite autonome.

Cette nouvelle mesure s’inscrit dans le cadre d’une approche plus ferme de l’administration Biden envers la Chine. Mi-septembre, les États-Unis avaient déjà annoncé que les voitures électriques importées de Chine seraient taxées à 100 % à partir du 27 septembre.

Avant même l’annonce de ces mesures, Pékin a jugé lundi “discriminatoire” l’interdiction proposée. « La Chine s’oppose à la généralisation par les États-Unis du concept de sécurité nationale et aux mesures discriminatoires prises contre les entreprises et les produits chinois »a déclaré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, après la publication des informations de presse.

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L’électronique est de plus en plus intégrée dans les voitures modernes, et la plupart des véhicules sont désormais connectés à Internet via le système de navigation. L’émergence des logiciels d’assistance à la conduite et de conduite autonome renforce encore l’importance des interventions extérieures dans le contrôle d’une voiture en circulation.

La peur de la collecte de « données sensibles »

« Un accès malveillant à ces systèmes pourrait permettre à des adversaires d’accéder à nos données les plus sensibles et de les collecter, ainsi que de manipuler les véhicules sur les routes américaines. »a justifié, dans un communiqué, le bureau de sécurité et d’industrie du ministère.

Le gouvernement n’a pas précisé quels constructeurs ou modèles seraient soumis à cette législation, dont le texte sera soumis à consultation pendant trente jours avant de prendre sa forme définitive.

Sollicité par l’Agence France-Presse (AFP), le Conseil américain de l’industrie automobile (AAPC), qui représente les trois géants de l’industrie, General Motors (GM), Ford et Stellantis, n’a pas immédiatement répondu.

Il n’y a aujourd’hui aucun véhicule de marque chinoise vendu aux Etats-Unis, mais certains constructeurs occidentaux, comme Volvo (suédois, mais contrôlé par le chinois Geely), Polestar, Buick (groupe GM) ou Lincoln (filiale de Ford) y vendent des voitures fabriquées en Chine.

« Un risque sérieux »

Au-delà, se pose la question des véhicules assemblés aux États-Unis mais qui pourraient utiliser des pièces chinoises. Les autorités américaines ont déjà mené une étude pour évaluer l’impact que cette mesure aurait sur l’industrie, a expliqué une source officielle. De cette analyse est ressorti que la pénétration de logiciels chinois et russes était “minimal”elle a dit.

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Pour les terminaux, « C’est un peu plus compliqué »selon la même source. « Il y a plus d’équipements chinois » en circulation hors de Chine, leur interdiction nécessite « changements de fournisseurs »Le gouvernement n’a donc pas l’intention de mettre en œuvre l’interdiction des équipements physiques avant 2029, afin de donner à l’industrie le temps nécessaire pour s’adapter.

Dans le cas des logiciels, en revanche, la mesure serait effective à partir de 2027.

« Aujourd’hui, les voitures sont équipées de caméras, de micros, de GPS et d’autres technologies connectées à Internet »a souligné la ministre du Commerce, Gina Raimondo, citée dans le communiqué de presse.

« Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour comprendre qu’un adversaire étranger ayant accès à ces informations pourrait représenter un risque sérieux pour la sécurité nationale et la vie privée des citoyens américains. »elle a ajouté.

C’est pourquoi, a expliqué le ministre, le gouvernement américain est déterminé à prendre des mesures « proactif » Pour « Garder les routes américaines exemptes de technologies russes et chinoises ».

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Le Monde avec l’AFP

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