Le gouvernement Barnier attendu cette semaine, plus de deux mois après les résultats des législatives

99 jours. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, un gouvernement intérimaire est sur le point de prendre fin avec l’annonce attendue d’ici la fin de la semaine du gouvernement Barnier I. Malgré l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire (NFP) aux législatives, c’est Michel Barnier des Républicains (5,41% au second tour et 47 députés élus) qui a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, jeudi 5 septembre.

Un choix du président de la République largement critiqué à gauche, mais accueilli avec plus de bienveillance par le Rassemblement national. Pour le locataire de l’Élysée, l’objectif est simple : ne pas voir le nouveau gouvernement censuré par une Assemblée nationale divisée en trois blocs, comme cela aurait pu se produire avec Lucie Castet, la candidate du Rassemblement national.

“une semaine c’est sept jours”

Depuis son arrivée à Matignon, jeudi 5 septembre, Michel Barnier a largement consulté dans les rangs de la droite et du camp présidentiel et a promis que la composition de son gouvernement serait dévoilée « cette semaine ». Et « une semaine, c’est sept jours », a-t-il déclaré aux journalistes. Signe que la France pourrait bien attendre dimanche soir avant de connaître le gouvernement.

Les consultations doivent se poursuivre dans les prochains jours. Ce mardi, ce sont les communistes qui seront reçus par l’ancien commissaire européen. Mais, sauf énorme retournement de situation, une entrée au gouvernement de Fabien Roussel ou de ses camarades paraît impossible, tant les programmes du PCF et des Républicains sont divergents.

Des ministres de « l’ouverture » seront-ils nommés, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2007 dans le gouvernement de François Fillon ? Pas sûr. Même les figures de l’aile droite du PS, comme François Hollande, ne veulent pas voir un leader de gauche rejoindre Michel Barnier.

“Quand un gouvernement va être de droite, avec une politique de droite, soutenu par l’extrême droite, comment voulez-vous que des hommes et des femmes de gauche y participent ?”, s’interrogeait il y a quelques jours l’ancien président de la République, qui a promis de voter la censure à l’Assemblée nationale.

La droite prête à participer, prévient le MoDem

Pour Les Républicains, l’occasion n’a jamais été aussi belle de revenir aux affaires, après de nouveaux échecs électoraux inédits (4,78% au premier tour de la présidentielle en 2022, 6,57% au premier tour des législatives en 2024).

“Nous sommes prêts à participer à un gouvernement, mais nous devons être attentifs aux garanties d’une vraie politique de droite sur les sujets que nous considérons comme fondamentaux”, a prévenu Laurent Wauquiez lors des journées parlementaires de son groupe en Savoie.

Le dernier gouvernement dirigé par un membre des Républicains était celui de François Fillon, entre 2010 et 2012. Mais en 2023, le parti gaulliste a publié la liste de son « contre-gouvernement ». Elle comprenait déjà Michel Barnier, en poste de « conseiller spécial du président de la République » pour suivre les questions relatives aux Affaires étrangères.

Cette liste inspirera-t-elle l’ancien commissaire européen ? Valérie Boyer a été ministre de la Famille, Nadine Morano était en charge de l’Immigration et François-Noël Buffet en charge de la Justice. La très à droite Jacqueline Eustache-Brinio a pris un poste en charge de « l’Identité, de la laïcité et des valeurs républicaines ».

“Quand on n’a que 47 députés, on ne peut pas imposer sa politique”, a prévenu dimanche le président du groupe MoDem Marc Fesneau, s’adressant aux Républicains. “Il faut un équilibre gouvernemental qui prenne en compte la réalité de l’Assemblée nationale. Or LR, avec ses 47 députés, se comporte de la même manière que le Nouveau Front populaire, qui, cet été, a cru pouvoir imposer sa politique même s’il n’avait que 193 voix”, argumente-t-il.

Sur BFMTV, le chef du MoDem François Bayrou a prévenu que son parti ne participerait pas à un gouvernement LR.

Le RN «attendra le discours de politique générale»

Quant au RN, il n’envisage pas de censurer immédiatement le gouvernement Barnier. « On attendra le discours de politique générale, puis le budget », a répété sur BFMTV Philippe Ballard, porte-parole du parti de Marine Le Pen. Ni de rejoindre l’exécutif : « On n’est pas Barnier-compatibles. »

Michel Barnier n’aura pas les mains totalement libres pour composer son gouvernement. Car la constitution de la Ve République est plutôt claire : « Sur proposition du Premier ministre, (le président de la République) nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions ». Emmanuel Macron pourra donc mettre un éventuel veto sur les ministres proposés par Michel Barnier, notamment sur les postes clés (Armées, Economie, Affaires internationales, Intérieur…).

Que son équipe soit nommée ce lundi ou d’ici dimanche, le locataire de Matignon devra trouver le moyen, à l’Assemblée nationale, d’éviter une motion de censure qui sera déposée en début de session parlementaire. Avant de redoubler d’efforts pour faire passer un budget dont le débat risque d’être intense, puisqu’aucun des trois blocs ne dispose de majorité à lui seul.

Article original publié sur BFMTV.com

Anna

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