le gouvernement de Pedro Sanchez supprime le prix national de la tauromachie

Ce prix de 30 000 euros est décerné chaque année depuis 2013. Le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, a dénoncé « une forme de maltraitance animale » pour justifier sa décision.

Le gouvernement de Pedro Sanchez (à gauche) a annoncé vendredi 3 mai la suppression du prix national taurin. “Il ne nous a pas semblé pertinent de maintenir un prix qui récompense une forme de maltraitance animale” alors que“Une majorité d’Espagnols (…) sont de plus en plus inquiets” du bien-être animal, a déclaré le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, sur la chaîne de télévision La Sexta.

Garder ce prix serait “d’autant moins compris que ces formes de torture animale sont récompensées par des médailles qui, de plus, sont accompagnées d’une dotation” financé par “argent public”, a poursuivi le ministre, membre de Sumar, une coalition de plusieurs partis de gauche radicale. Ce prix de 30 000 euros, décerné chaque année, a été décerné pour la première fois en 2013, après avoir été créé en 2011 sous un autre gouvernement de gauche.

Des toreros de renom l’ont reçu, comme Julian Lopez, dit « El Juli », et Enrique Ponce. Si les corridas continuent d’attirer les passionnés en Espagne, où les principaux toreros sont des célébrités, les enquêtes d’opinion montrent une baisse d’intérêt dans tout le pays, notamment chez les jeunes. Selon les derniers chiffres du ministère de la Culture, seulement 1,9 % des Espagnols ont assisté à une corrida au cours de la saison 2021-2022.

L’opposition dénonce le « sectarisme » du gouvernement

La suppression du prix a été applaudie par les défenseurs des droits des animaux, mais elle a suscité la colère des aficionados de la tauromachie et de l’opposition. Le Parti populaire (droite), principal parti d’opposition, a notamment promis de rétablir ce prix s’il revenait au pouvoir. « La tauromachie est une activité qui fait partie de notre culture en Espagne, de nos traditions (…), de notre identité en tant que peuple »et la suppression de ce prix est la preuve de « le sectarisme de ceux qui nous gouvernent »a critiqué, devant la presse, le président du groupe à la Chambre des députés, Miguel Tellado.

Plusieurs gouvernements régionaux ont annoncé qu’ils créeraient leur propre prix, notamment le gouvernement socialiste de Castille-La Manche. La Fundación del toro de Lidia, la principale organisation du secteur, a déclaré dans un communiqué que le gouvernement “avait l’obligation de promouvoir et d’encourager toutes les manifestations culturelles, y compris la tauromachie”. « Cette mesure marque une étape dans la lutte contre la corrida, une pratique controversée »s’est félicitée l’association de défense des animaux Animanaturalis.