Le gouvernement lance une consultation sur le futur congé de naissance

À quoi ressemblera le futur congé de naissance ? Représentants syndicaux et patronaux, associations d’élus et mouvements familiaux devaient se réunir, mercredi 15 mai, au ministère des Solidarités et de la Santé, à l’invitation du gouvernement, pour entamer une nouvelle concertation sur les contours de ce système censé le remplacer. à terme, le congé parental.

Cette dernière, créée en 1977 et réformée en 2014, permet aux parents de suspendre leur activité professionnelle, totalement ou partiellement, après la naissance d’un enfant et jusqu’à ce que celui-ci ait 3 ans. Mais il souffre de sa faible indemnisation (448 euros par mois en cas d’arrêt complet d’activité), qui le rend peu attractif : seulement 14 % des mères et à peine 1 % des pères l’utilisent. Bien souvent, les parents s’en chargent faute de solution de garde avant la scolarité.

Les questions d’égalité (professionnelle) entre les femmes et les hommes, mais aussi d’un meilleur partage des tâches sont donc au cœur de la réflexion. Le cadre général de la réforme a déjà été exposé par Emmanuel Macron, dans un entretien au magazine Ellepublié le 8 mai. « Trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables pendant la première année de l’enfant, et indemnisés à hauteur de 50 % du salaire jusqu’au plafond de la Sécurité sociale »soit 1 900 euros, a précisé le président de la République, qui a réitéré sa volonté d’en faire un instrument pour relancer la natalité.

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Ce nouveau congé, qui ne remplace pas le congé maternité, d’une durée de seize semaines, et le congé paternité, d’une durée de vingt-huit jours, devrait entrer en vigueur «fin 2025». Il figurera dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, discuté à la rentrée de septembre, a assuré la ministre de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille, Sarah El Haïry, dans un entretien à La Tribune dimanche.

D’ici là, de nombreuses questions se posent : le délai de trois mois sera-t-il renouvelable ? Transférable entre les deux parents ? Y aura-t-il des dispositions spécifiques pour les familles monoparentales ? Un caractère obligatoire est-il envisagé pour obliger les pères à en profiter ?

« Un sacré recul »

Parmi les partenaires sociaux, certains s’offusquent d’avoir appris les premiers arbitrages par la presse. « Entre septembre et décembre (2023)nous avons déjà participé à une consultation menée par (l’ancien ministre de la Solidarité) Aurore Bergé, où nous avons pu aborder des éléments importants sur la natalité, la question de la garde des enfants et les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes », rappelle la vice-présidente de la Confédération française des travailleurs chrétiens, Pascale Coton. Les modalités dévoilées par le chef de l’Etat lui semblent être « un grand pas en arrière par rapport à ce sur quoi nous nous appuyions ». Elle regrette notamment qu’il ne soit finalement pas prévu que le nouveau système soit lié au congé parental actuel.

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