Adriano Machado / REUTERS
Le gouvernement du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a limogé mardi 14 mai le président du groupe pétrolier public Petrobras, Jean Paul Prates, après un différend entre l’entreprise et l’exécutif sur le paiement des dividendes. « Prates a été viré », a déclaré à l’AFP un porte-parole présidentiel. De son côté, Petrobras a indiqué dans un communiqué que Jean Paul Prates avait demandé une réunion du conseil d’administration pour examiner « la fin anticipée de son mandat (…) de manière négociée » et présente sa démission.
Le 25 avril, les actionnaires de Petrobras ont approuvé le versement de 22 milliards de reais (4 milliards d’euros) de dividendes extraordinaires pour l’exercice 2023, au cours duquel le groupe a réalisé le deuxième bénéfice net le plus élevé de son histoire, et le placement de 22 milliards supplémentaires dans un fonds destiné à garantir le paiement des dividendes dans le futur. Dans un premier temps, le conseil d’administration de Petrobras, contrôlée par l’État brésilien, avait décidé de ne verser aucun dividende. Cette annonce, le 7 mars, a provoqué l’effondrement du cours de l’action Petrobras en bourse et a été considérée par les analystes comme le résultat de l’ingérence du gouvernement dans les affaires de l’entreprise, une possibilité qui inquiète les marchés depuis l’arrivée au pouvoir du président de gauche Lula début 2023.
Lula a accusé à plusieurs reprises les dirigeants de Petrobras de ne penser qu’à satisfaire les actionnaires du groupe, au détriment des consommateurs. Un peu plus de la moitié du capital de Petrobras est détenue par l’État brésilien, le reste appartenant à des actionnaires privés. Jean Paul Prates, ancien sénateur du Parti des travailleurs de Lula, a été nommé à la tête de Petrobras en janvier 2023, peu après l’entrée en fonction du président, dont il était réputé proche.