La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a annoncé dimanche 28 avril une future plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour “injure publique”, après que le leader de La France insoumise (LFI) a fait un parallèle entre le président de l’université de Lille et le nazi Adolf Eichmann. L’ancien candidat à la présidentielle avait évoqué le criminel de guerre allemand le 18 avril lors d’un meeting à Lille, organisé en pleine rue après deux refus de chambres par le préfet et le président de l’université.
«’Je n’ai rien fait’, a déclaré Eichmann. « Je n’ai fait qu’obéir à la loi telle qu’elle était dans mon pays. » Alors ils disent qu’ils obéissent à la loi et qu’ils mettent en œuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni par personne. »a-t-il déclaré, Adolf Eichmann étant responsable de la logistique de la solution finale mise en place par le régime nazi.
Interrogée sur BFM-TV dimanche soir, Sylvie Retailleau a estimé que » les propos de Jean-Luc Mélenchon, qui a qualifié le président de nazi (de l’Université de Lille)c’est une insulte publique. « Mon ministère va porter plainte pour injure publique devant un agent public »» annonça-t-elle.
Un risque pour l’ordre public
« La majorité des débats et conférences se tiennent dans nos universités où les présidents sont là pour assurer la sécurité de tous »elle a ajouté. “Pourquoi le colloque a-t-il été annulé à l’université de Lille, après l’avoir autorisé, parce qu’il y avait aussi des manifestations qui allaient avoir lieu et le président (de l’Université) a été informé qu’il existait un risque pour l’ordre public »d’après elle.
Son ministère a précisé à l’Agence France-Presse que « dix-neuf conférences LFI ont eu lieu depuis le début de l’année dans les établissements d’enseignement supérieur français sous la tutelle du ministère » et “trois ont été annulés pour risque de trouble à l’ordre public, trois n’ont pas été autorisés pour les mêmes raisons ou pour non-respect du cadre interne de l’université”.
Dans une interview avec Avis Dimanche, le président de l’Université de Lille, Régis Bordet, a de son côté affirmé que « Le cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le rectorat et la préfecture (ont) pris contact avec eux pour connaître la situation. A aucun moment il n’y a eu la moindre volonté de leur part d’influencer la décision. »il a dit.
Alors que ses opposants politiques ont fustigé le “Provocations” par Jean-Luc Mélenchon, la comparaison a aussi fait grincer des dents à gauche. “C’est indéfendable, ce que dit Jean-Luc Mélenchon, indéfendable”avait affirmé le patron des communistes Fabien Roussel, dénonçant « des commentaires excessifs qui discréditent tout le reste ».