En privé, Véronique Bédague, PDG du groupe immobilier Nexity, répète volontiers que le promoteur a touché le fond, et qu’après « un point bas financier » attendu en 2024, un “réaccélération” se dessine en 2025. Mais face à la violente crise que connaissent les secteurs de la construction et de la promotion immobilière depuis 2023, la direction de Nexity a décidé de “redimensionner” le groupe. Après avoir annoncé en février qu’elle allait recourir à un plan social, elle en a dévoilé les détails jeudi 25 avril.
Le leader français de la promotion immobilière, avec une production d’un peu moins de 15 000 logements en 2023, a annoncé la suppression de près de 500 postes, soit 20 % des effectifs dans son activité promotion-aménagement et terrains à bâtir. , qui intègre également les fonctions support de la holding du groupe. Mais compte tenu des départs déjà effectués, par rapport à 2022, les effectifs de cette activité « aura été réduit au total de 28 % »prévient le groupe dans un communiqué.
Les coûts exceptionnels générés par cette réorganisation devraient atteindre environ 50 millions d’euros en 2024, mais le groupe espère réaliser des économies dès 2025, ce qui représentera une réduction des coûts en année pleine de 45 millions d’euros. A ce plan s’ajoutent d’autres mesures « sur les frais généraux et immobiliers », ce qui représente une réduction totale de la base de coûts attendue à près de 95 millions d’euros sur une année pleine. Dans ce moment difficile, le groupe a également obtenu de ses partenaires bancaires et obligataires l’assouplissement de ses ratios financiers jusqu’à la fin de l’exercice 2024.
Revirement du marché à l’automne 2022
« Ces suppressions de postes s’ajoutent aux licenciements classiques, et aux « licenciements pour insuffisance » qui ont lieu depuis un an. Depuis décembre 2022, nous avons perdu 400 emplois”, explique Emmanuel Brie, délégué syndical CFDT et salarié de la branche promotion et construction. «Maintenant, les négociations sur les conditions de départ commencent. Ils doivent durer quatre mois. Espérons que le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) est de bonne taille et que ce n’est pas le début d’une série, car les chiffres du premier trimestre ne sont pas encourageants. « Pour les salariés qui restent, il va falloir trouver de la motivation. Plafond des augmentations de salaire à 1,1 % en moyenne en 2024, et depuis un an, il n’y a pas d’intéressement ni de participation. »
Véronique Bédague n’a pas caché les difficultés de la profession depuis le retournement des marchés à l’automne 2022. La hausse brutale des taux d’intérêt décidée par la Banque centrale européenne (BCE) pour endiguer la poussée de l’inflation, après le début de la guerre en Ukraine. , a drastiquement réduit le pouvoir d’achat des ménages, qui ont massivement refusé de se lancer dans un projet immobilier.
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