Le lissage brésilien est une méthode de coiffure très populaire qui utilise des produits chimiques pour rendre les cheveux bouclés ou crépus lisses et brillants pendant plusieurs mois. Ce lissage des cheveux est obtenu grâce à l’utilisation de dérivés de l’acide glycolique, comme l’acide glyoxylique. Ces substances présentent cependant un risque pour la santé et l’Académie nationale de médecine alerte sur un risque sanitaire peu connu et potentiellement sous-estimé lié à cette pratique.
Selon l’Académie de médecine, la pratique du lissage brésilien, procédé chimique utilisé pour lisser les cheveux, est à l’origine d’une insuffisance rénale aiguë. En cause, leacideacide teneur en glyoxylique dans les produits.
L’Académie de médecine alerte ce vendredi 7 juin dans un communiqué sur les risques liés au lissage chimique. Cette pratique, connue sous le nom de lissage brésilien, est réalisée à l’aide d’agents chimiques. LE formaldéhydeformaldéhyde a d’abord été utilisé mais, classé cancérigène, a été remplacé en 2013 par des dérivés de l’acide glycolique, notamment l’acide glyoxylique. ” Aux Etats-Unis, en 1998, la Cosmetic Ingredient Review considérait ces agents comme « sûrs » pour une utilisation à court terme, une concentration ≤ 30 % et un pH de formulation finale ≥ 3, sans toutefois justifier ces limites. », note l’Académie.
Selon plusieurs articles scientifiques, ces produits présentent des risques pour la santé. ” En 2023, lésions d’insuffisance rénale aiguë régressive avec présence de cristaux d’oxalate calciumcalcium des biopsies rénales ont été décrites chez 26 patients jeunes, après un lissage “à la brésilienne”, ce qui est confirmé par une observation récente rapportant le cas d’une femme de 26 ans, sans antécédent médical, qui a présenté trois épisodes d’insuffisance rénale aiguë régressant après lissage des cheveux », lit-on dans le communiqué.
Dans la question ? La formation de cristaux d’acide oxalique dans les tubules rénaux, après absorption du produit par la peau et le cuir chevelu. Il est également précisé que le produit utilisé par le patient de 26 ans contenait 10 % d’acide glyoxylique, soit une concentration bien inférieure aux 30 % de concentration du produit à ne pas dépasser.
La même substance que pour les peelings cutanés
Le lien de causalité a été démontré chez la sourisapplicationapplication sur la peau avec un produit lissant contenant 10% d’acide glyoxylique. Après 24 heures, les cristaux ont été retrouvés dans l’urine des animaux ayant reçu la crème. Aucun chez les souris témoins auxquelles une crème témoin a été appliquée.
L’acide glyoxylique est également utilisé dans les peelings du visage – une pratique chimique qui consiste à éliminer les cellules mortes de la peau – à des concentrations parfois proches de 30 %. ” L’absorption de l’acide glycolique par la peau dépend du pH du produit, de sa concentration, de la duréedurée exposition à la peau et propriétés lipophilelipophile du produit. Une observation d’insuffisance rénale aiguë, chez un greffé rénal il y a 4 ans, a été décrite après 5 peelings du visage à l’acide glycolique (à une concentration comprise entre 40 et 70 %)). La biopsie rénale a révélé la présence de cristaux d’oxalate “.
Message d’alerte sur le lissage brésilien
Alors que l’usage de ces produits cosmétiques est largement démocratisé chez les femmes mais aussi chez les hommes, l’Académie de médecine formule ces quatre recommandations :
- diffuser des messages d’alerte et d’information auprès des professionnels de santé, des salons de coiffure et des commerces vendant des produits cosmétiques à base de ces acides, afin de les sensibiliser à ces risques d’insuffisance rénale aiguë survenant dans les 24 à 48 heures suivant les actes techniques ;
- informer les utilisateurs sur les risques en cas d’utilisation fréquente de ces produits lissants, et sur les signes d’insuffisance rénale aiguë, notamment douleurs abdominales aiguës, nausées, vomissements à apparition rapide ;
- ne pas procéder à un lissage ou un « peeling » des cheveux en cas de lésion du cuir chevelu ou de la peau du visage, ce qui augmente la pénétration de l’acide glyoxylique et de l’acide glycolique ;
- développer la cosmétovigilance pour évaluer la fréquence des risques liés à l’utilisation de produits à base d’acides glyoxylique et glycolique, et établir un profil des patients les plus à risque.