Le 14 février 2024, c’est la secousse au siège administratif du Paris-Saint-Germain, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Des agents de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) et de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pénètrent dans l’imposant bâtiment, surnommé la “Factory”, pour le perquisitionner.
Selon nos informations, ils saisissent, dans les archives numériques du PSG en lien avec la “présidence”, le “protocole” et les “relations publiques”, les listes d’invités au fameux “carré VIP”, dans la “loge” ou encore dans la “place sèche” du Parc des Princes pour les matchs du club.
Un nom retient leur attention : celui de l’ancien député macroniste (2017-2022) du 15eet arrondissement de Paris, Hugues Renson, également ancien vice-président de l’Assemblée nationale (2017-2022). Les enquêteurs font leur calcul et constatent que l’ancien parlementaire a obtenu, « à titre personnel », 26 places au carré, de 2017 à 2021. Il a également fait « bénéficier aux proches et à un tiers avec un volume de 32 places », “l’ensemble de ces invitations représentant un total de 58 places.”
Il a obtenu ces fonctions notamment – outre l’aide du président qatari du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, dit NAK – auprès de l’ancien directeur de la communication du club, Jean-Martial Ribes, mis en examen pour « corruption et trafic d’influence » dans le cadre de l’enquête judiciaire sur les coups fourrés entourant le PSG et NAK.
« Pour la nourriture, on va se gaver là-bas ! »
« Pour la nourriture, on va se gaver là-bas ! » écrit M. Renson à son ancien collaborateur parlementaire avec qui il s’apprête à bénéficier, en 2022, d’invitations sur la place du Parc.
Le 5 septembre 2024, c’était au tour de M. Renson d’être inquiété par la justice : il était inculpé pour « « trafic d’influence par une personne détenant un mandat électif public », soupçonné d’avoir reçu des avantages et cadeaux du PSG, et d’avoir abusé de son influence afin de permettre au club d’obtenir des décisions favorables d’une autorité ou d’une administration publique.
Relais privilégié de M. Ribes sur les sujets politiques et législatifs liés au PSG, M. Renson est également intervenu lorsque l’ancien directeur de la communication du PSG a sollicité des services personnels, concernant entre autres la procédure d’acquisition de la nationalité française et d’un passeport pour son épouse d’origine marocaine, en octobre 2019.
« Le PSG fait partie intime de mon activité, a déclaré en mai, lors de sa garde à vue, ce grand supporter du club, niant avoir fait le moindre « service ». Je n’ai jamais reçu une quelconque compensation dans mon action d’élu. C’est honteux de l’imaginer et c’est factuellement faux. Il n’y a jamais eu de lien, de compensation ou de dépendance. » Interrogé, son avocat, Mario Stasi, a déclaré que son client “conteste dans les termes les plus forts l’acte d’accusation porté contre lui. Il est déterminé à démontrer, au cours de cette procédure judiciaire, qu’il a toujours agi dans le cadre de son mandat, sans jamais commettre le moindre acte illégal quel qu’il soit dans l’exercice de ses fonctions. En vertu d’un principe fondamental de notre droit, il va de soi qu’il est présumé innocent.”
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