Le maire d’Amiens « supplie » Madonna de lui « prêter » un tableau, identique à une œuvre manquante

La maire d’Amiens, Brigitte Fouré, a « supplié » dans une vidéo la star américaine Madonna de lui « prêter » un tableau de sa collection personnelle, semblable à une œuvre de la ville disparue pendant la Première Guerre mondiale, afin que les habitants puissent la « revoir » à nouveau.

« Madonna, (…) j’ai appris que vous aviez acheté un tableau, ‘Diane et Endymion’, une oeuvre de Jérome-Martin Langlois (1779-1838), il y a quelques années », déclare Brigitte Fouré dans cette vidéo mise en ligne lundi sur sa page Facebook, et repéré par le Courrier picard.

« Il est probable » que ce tableau « soit une œuvre prêtée par le musée du Louvre au musée des Beaux-Arts d’Amiens (aujourd’hui musée de Picardie, NDLR) avant la Première Guerre mondiale, et dont on a ensuite perdu la trace. »

Soulignant de ne « contester en aucune façon l’acquisition légale » de l’œuvre, elle explique vouloir la « montrer » au public en 2028, à l’occasion de la candidature de la ville au titre de « Capitale européenne de la culture ».

La maire UDI a déclaré à l’AFP avoir été alertée par une enquête du Figaro, publiée le 9 janvier.

« Probablement une copie de la main de l’artiste »

Selon l’article, ce tableau, vendu 1,3 million de dollars à la chanteuse par Sotheby’s en 1989, avait été reconnu par un conservateur sur une photographie de Paris Match, prise chez elle. Monumental, il représente la déesse Diane nue s’envolant vers le berger Endymion, une scène mythologique.

« Je ne sais pas si c’est l’authentique tableau », mais qu’il s’agisse ou non d’une copie, « il ressemble beaucoup à l’oeuvre » et « j’aimerais que les Amiens puissent le revoir », a expliqué l’élu.

L’original était une commande royale, passée en 1817 pour orner le château de Versailles, détaillée pour l’AFP François Seguin, directeur par intérim du musée de Picardie.

Laissée au musée du Louvre, puis exposée à Amiens à partir de 1872, l’œuvre sera déclarée disparue après la guerre, poursuit-il, sans pouvoir préciser son sort exact.

Le tableau exposé chez Madonna « est réapparu dans les années 1980 sur le marché de l’art parisien. Le musée du Louvre, où il a été montré en 1988, a considéré « qu’il s’agit très certainement d’une copie, sans doute de la main de l’artiste lui-même ».

En l’absence de signature, de date et de cachet, et avec une « différence de format d’environ 3 cm », « il est peu probable » qu’il s’agisse de l’original, estime François Seguin. Mais il reste « le seul témoignage de l’œuvre manquante ».

Avec l’AFP