Après la publication d’un article sur les exactions sans précédent de l’armée burkinabè contre les civils, Le monde a de nouveau été suspendu par les autorités du pays, ainsi que six autres médias internationaux.
Le monde dénonce avec la plus grande vigueur l’annonce de sa suspension au Burkina Faso, dimanche 28 avril, et celle de six autres médias internationaux dont Ouest de la FranceTV5 Monde, Deutsche Welle et Le gardien. Cette décision du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) burkinabé, qui ne nous a pas été notifiée officiellement, est une nouvelle atteinte au droit d’accès à l’information dans le pays, qui ne cesse de se réduire depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, lors d’un coup d’État.
L’autorité de régulation critique Monde et autres médias visés par cette mesure « une désinformation susceptible de discréditer l’armée burkinabè »après avoir traité un rapport de Human Rights Watch. Le monde condamne ces accusations et affirme avoir travaillé avec le plus grand sérieux et en toute indépendance.
Dans un article intitulé « Au Burkina Faso, « les militaires voulaient s’assurer qu’il n’y avait pas de survivants » » Publié le 25 avril, notre journal rapportait en détail comment au moins 223 civils, dont une cinquantaine de femmes et d’enfants, avaient été massacrés par leur propre armée dans des villages du nord du pays. Cet article rappelle également que les victimes de la guerre contre le terrorisme n’ont jamais été aussi nombreuses. Une information embarrassante pour les autorités burkinabè, alors que le capitaine Traoré prenait le pouvoir en promettant de ramener la paix dans le pays.
La suspension de Monde répond à la volonté constante du gouvernement du Burkina Faso d’empêcher l’accès à l’information sur la situation sécuritaire du pays. Avant cette décision du CSC, l’accès à notre journal et à notre site Internet a été interdit une première fois en décembre 2023. En avril 2023, notre correspondant a été expulsé du pays et, depuis, toutes nos demandes de visa ont été refusées. Cela fait également suite à celui de nombreux médias au cours des mois précédents, comme Jeune Afrique, LCI, France 24 et RFI. Plusieurs personnalités de la société civile ont également été interpellées.
Le monde affirme qu’il continuera à faire son travail de manière impartiale sur le Burkina Faso, malgré les tentatives répétées pour l’en empêcher.
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