Près de deux ans après avoir définitivement fermé ses portes, au plus fort de la pandémie, le musée Grévin de Montréal vient de déclarer officiellement faillite, a appris Le journal.
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Propriété exclusive de La Compagnie des Alpes, en France, le Musée Grévin Montréal ferme les livres de son aventure canadienne avec des dettes de 12,1 millions de dollars, selon des documents déposés auprès du surintendant des faillites.
Au 10 mai, l’exploitant du musée situé au centre-ville de Montréal faisait face à des dettes de 12,4 millions de dollars. En contrepartie, Grévin Montréal ne disposait que d’un actif de 241 835 $ en espèces, détenu dans un compte à la Banque Nationale du Canada.
Selon Marino Delacas, le syndic au dossier, le seul créancier dans cette affaire est la Compagnie des Alpes (CDA), qui souhaite pouvoir réclamer son préjudice au fisc. Cette importante société, fondée en 1989 par la Caisse des dépôts et consignations en France, est aujourd’hui cotée à la Bourse de Paris.
En l’absence d’autres créanciers, c’est donc essentiellement à la société mère [Compagnie des Alpes] qui sera responsable de couvrir toutes les pertes de 12,1 M$ pour le musée de Montréal. Au 30 septembre, la Caisse des dépôts reste le principal actionnaire de la Compagnie des Alpes, avec 42,16 % des actions.
Un succès mitigé
Le Musée Grévin de Montréal a ouvert ses portes en avril 2013, avec un peu plus de 120 statues de cire, dont celles de nombreuses vedettes locales. Parmi eux se trouvaient, entre autres, ceux de Dominique Michel, Jean Béliveau, Julie Snyder, Céline Dion et Justin Trudeau.
Malgré sa forte notoriété, le musée, qui s’était étrangement installé au cinquième et dernier étage du Centre Eaton, un centre commercial appartenant à Ivanhoé Cambridge, n’a jamais vraiment réussi à trouver son public au Québec.
La pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires alors imposées par le gouvernement du Québec auront finalement eu raison de son existence. Après 50 semaines de fermeture forcée, la direction annonce qu’elle range ses affaires le 16 septembre 2021.
Et les statuettes ?
Que sont devenues les statues de cire depuis la fermeture du musée ? Certains artistes, comme Ricardo, ont voulu récupérer leur effigie, mais la plupart d’entre eux ont été envoyés dans des musées.
Aux dernières nouvelles, 39 statues de Québécois connus à l’étranger et d’autres de stars internationales devaient être acquises par le musée Grévin à Paris. D’autres ont été confiés à diverses institutions muséales et centres culturels. Par exemple, le Musée de la civilisation, à Québec, aurait récupéré dix personnages, dont René Lévesque, Robert Charlebois, Mado Lamothe, Ginette Reno et Chantal Petitclerc.
D’autres personnages, en revanche, ont connu un sort plus modeste. Par exemple, la statue de la patineuse Joannie Rochette est maintenant exposée à l’aréna de Berthierville et celle de Maurice Richard a récemment été confiée à l’aréna d’Ahuntsic.
– Avec la collaboration de Nicolas Brasseur, du Bureau d’enquête.
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