Le nouvel hôtel Tour Pleyel de Saint-Denis relève le défi de remplir ses 700 chambres

Au sommet de la Tour Pleyel, à 130 mètres du sol, le panorama sur Paris est spectaculaire. Un bar d’altitude y ouvrira lundi 10 juin, en même temps qu’un nouvel hôtel, qui occupe désormais les quarante étages de ce bâtiment emblématique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Un hôtel dans la Tour Pleyel ? Le pari semble audacieux. D’abord parce que ce nouvel établissement au nom compliqué (le H4 Wyndham Paris Pleyel) est un projet massif, particulièrement lourd à gérer. Avec ses 700 chambres, sa salle de conférence de 2 600 places, ses 400 collaborateurs, le H4 Paris Pleyel entre d’emblée dans le club des plus grands hôtels de région parisienne, aux côtés du Méridien de la Porte Maillot (1 025 chambres), du Hyatt Regency ( 995 chambres), Porte de Champerret et le Pullman Montparnasse (957 chambres).

Comme ses concurrents, le H4, avec ses chambres quatre étoiles et sa décoration passe-partout, s’adresse en priorité aux voyageurs d’affaires, notamment aux séminaires. Ce marché peine cependant à retrouver des couleurs depuis la pandémie de Covid-19. En 2023, en Ile-de-France, le nombre de nuitées de la clientèle « affaires » était inférieur de 15 % au niveau de 2019, selon le dernier rapport du comité régional du tourisme, publié fin février.

La proximité du métro

Le nombre d’exposants et de visiteurs sur les salons est également inférieur à celui d’avant la crise sanitaire. « Mais nous avons confiance, car nous ressentons un besoin chez les entreprises de rassembler des équipes, soudées par le télétravail », estime le directeur de l’hôtel, Lars Hallier, ancien membre de Center Parcs et du groupe Disney. D’ailleurs, un laboratoire pharmaceutique a déjà réservé l’intégralité de l’hôtel pour un congrès. Le H4 cible également les groupes touristiques et les tour-opérateurs, même si ce marché reste freiné par l’absence d’une grande partie de la clientèle asiatique.

De plus, cet hôtel est situé à Saint-Denis, aux portes de Paris, dans une zone peu attractive pour les voyageurs, coincé entre d’immenses voies ferrées et un échangeur A86. Parviendra-t-elle à remplir ses 700 chambres, au prix de 180 à 300 euros la nuit, dans un tel environnement ? « Le problème d’image du « 93 » se pose surtout auprès de la clientèle nationale. Les étrangers, ils voient surtout qu’ils seront au centre de Paris dans dix minutes. »commente Marc Salhany, directeur commercial du H4.

Pour attirer la clientèle, le H4 mise beaucoup sur sa proximité avec le métro, au pied de l’immeuble. Outre la ligne 13, l’arrivée de la ligne 14 en juin va changer la donne. Les futures lignes 15, 16 et 17 se rejoindront également à cette station Pleyel, qui deviendra un hub du Grand Paris. L’établissement mise également sur la faiblesse de l’offre hôtelière dans ce secteur, et sur ses tarifs, inférieurs à ceux proposés par les « grands transporteurs » d’une gamme similaire. « Nous visons, en moyenne, un taux d’occupation moyen de 70 %. Notre grand défi sera de remplir le week-end”résume Marc Salhany.

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