Et la parenthèse enchantée s’est refermée. Les épreuves du para marathon se sont élancées, dimanche 8 septembre au matin, depuis le parc départemental Georges-Valbon, en Seine-Saint-Denis, quelques heures avant la cérémonie de clôture paralympique marquant la fin des Jeux de Paris 2024 (JOP). Comme un bel adieu à ce coin de verdure de 410 hectares, classé Natura 2000, établi au milieu d’un département plus souvent synonyme de macadam, qui fut un magnifique lieu de fête du 26 juillet au 8 septembre.
De cette séquence, le parc qui s’étend sur cinq communes (Dugny, Garges-les-Gonesses, La Courneuve, Saint-Denis et Stains) ressort plus grand, plus connu, plus embelli. Au point de venir jeter un peu d’ombre sur le Stade de France, à Saint-Denis, lieu emblématique des Jeux olympiques du « 9-3 » et au-delà ? « Le parc incarnait autre chose. Un lieu sans droit d’entrée, initialement destiné à nous, les locaux, et que chacun pouvait s’approprier. »observe Mariame Bathily, habitante de la cité des 4000 dont les tours lèchent le sud du jardin public. ” Nous “ s’est considérablement agrandie au cours d’un été. Mariame y a rencontré des touristes anglais et canadiens, « sympathique, sans a priori, un mélange rare qui ne peut que faire du bien »elle raconte.
Le département avait vu les choses en grand en installant à l’intérieur de ce parc, créé en 1970, un site de huit hectares pour célébrer les Jeux olympiques et paralympiques pouvant accueillir jusqu’à 10 000 personnes. Le tout pour 4 millions d’euros. Écrans géants posés sur le lac pour suivre les épreuves, scène de concert, food trucks, feu d’artifice, tour panoramique de 80 mètres permettant de prendre de la hauteur… Cet étonnant medley prenait des airs de Fête de Humanité – surtout quand le chanteur algérien Soolking venait déchaîner les foules –, d’une fête foraine au goût de barbe à papa, d’une MJC célébrant autant le sport que l’art.
On y croise tour à tour un atelier de double dutch (un street art du saut à la corde), le boxeur Sofiane Oumiha, médaillé d’argent aux JO, un conteur captivant les enfants à l’ombre des grands arbres, un simulateur de natation attirant les pré-ados, une “queue leu leu” d’optimistes sur le lac, des percussionnistes de tabla, des terrains de beach volley qui faisaient fureur même chez les policiers…
« Ils ont même pris des photos d’eux-mêmes avec les moutons. »plaisante Julie Lou Dubreuilh, bergère de l’association Clinamen qui veille sur un troupeau d’une trentaine de moutons et vit dans la maison départementale située à l’ouest du parc. « syndicat des moutons »comme elle le surnommait, et dont la présence inattendue avait d’abord surpris les agents stationnés en grand nombre à Valbon, de la police montée à la brigade anticriminalité. « Le climat était calme, les gens étaient heureux. »résume l’éleveur.
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