le pays veut devenir le leader mondial du recyclage des vêtements

Des tonnes de vêtements usagés, dont l’Occident veut se débarrasser, arrivent en Inde par voie maritime, chargées dans des conteneurs. Les vêtements aboutissent dans l’ouest du pays, où ils sont triés puis transformés. Des centaines d’entreprises souhaitent faire de l’Inde la capitale mondiale du recyclage des vêtements.

L’une d’elles, qui emploie 500 personnes, reçoit chaque jour 45 tonnes de vêtements. Ils sont triés un à un, à la main. Ici, 40 % des vêtements, achetés auprès de clients américains ou européens, pourraient encore être portés. Daval Bhati, le contremaître, se charge de les rassembler et de les acheminer vers l’Afrique, où le marché de l’occasion est en plein essor. L’Inde sert d’intermédiaire.

Le danger des fibres synthétiques

Les vêtements en mauvais état partent vers le nord de l’Inde. Panipat, ancienne ville de tissage de 15 000 habitants, rêve de se spécialiser dans le recyclage des vêtements abîmés en fibres textiles. Ils sont ensuite revendus aux fabricants. “Gros problème” pour Gagan Kansal, directeur de Kay Gee Enterprises : de plus en plus de vêtements sont fabriqués à partir de fibres synthétiques, comme le polyester, qui coûte plus cher à recycler qu’à produire. « Nous ne sommes pas capables de valoriser ce type de fibre »explique-t-il en ciblant les marques “mode rapide”. Lorsqu’ils ne sont pas recyclés, les vêtements finissent leur vie dans les décharges, où ils sont incinérés.